La boxe africaine veut retrouver sa vitalité

Afriquinfos Editeur
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La performance des Algériens, des Camerounais et des Mauriciens a confirmé les progrès du noble art africain, malgré les difficultés que rencontrent les pugilistes dans leurs pays respectifs.

A l'exception de quelques nations bien organisées, l'Afrique du Sud et les pays du Maghreb, tous les autres pays africains rencontrent de nombreux obstacles sur leur chemin. Les infrastructures sont désuètes et rendent pénibles les conditions de travail.

De plus, "les entraîneurs manquent de recyclage, on observe également un déficit au niveau de l'arbitrage, l'exode massif des talents", a déclaré l'entraîneur du Cameroun Justin Tchwem, lors des championnats d'Afrique de Yaoundé.

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Au Cameroun, la boxe fait du surplace, après avoir connu des moments de gloire avec deux médailles d'argent et de bronze remportées aux jeux olympiques, tour à tour par Joseph Bessala en 1968 à Mexico et Martin Ndongo Ebanga en 1984 à Los Angeles aux Etats-Unis.

C'était l'âge d'or du noble art camerounais avec d'autres grands noms, à l'instar de Jean-Marie Emebe ou Jean-Baptiste Ayissi Ntsama qui ont gagné plusieurs titres africains, en boxe française et anglaise.

Plusieurs autres grandes nations de boxe ont disparu de la carte. Il s'agit principalement du Nigeria et du Ghana, jadis considérés comme des bastions de grands champions.

Raison pour laquelle, grâce à une compétition dénommée "la ceinture du Commonwealth", les meilleurs boxeurs ghanéens se donnent une chance de se faire connaitre en allant en Angleterre pour des combats qui ne leur garantissent pas forcément la gloire.

Dans les pays d'Afrique du Nord cependant, la boxe se porte relativement bien. Même si les résultats tardent à suivre, l’Algérie, la Tunisie et l'Egypte organisent régulièrement des regroupements internationaux à Alger, Rabat et Tunis, auxquels participent souvent des boxeurs semi-professionnels européens. De plus, les dirigeants maghrébins recrutent des entraîneurs à Cuba, en Ukraine et en Russie.

Au Maroc, une académie internationale de boxe a été créée. Elle permettra d'attirer davantage de sponsors et d'experts internationaux, de tirer le meilleur parti de leurs expériences et de promouvoir une formation de haut niveau.

Au terme du 17 e championnat d'Afrique senior de Yaoundé, la Confédération africaine de boxe (CAB) a estimé indispensable de trouver des voies et moyens pour relever le niveau des compétitions en Afrique, suggérant à ce propos la mise en place d’un système de compétition permanente afin de remédier à ce déficit.

Depuis 2010, à l'issue du congrès de Lomé, la CAB réfléchit sur la prise en charge de la boxe africaine pour les quatre années à venir. La solution viendra peut-être de la "formation des encadreurs et des boxeurs, de l'organisation et la participation aux compétitions continentales et intercontinentales, des réponses adéquates aux problèmes financiers auxquels font face les fédérations de boxe membres", a indiqué le président de la CAB, l’Algérien Abdallah Bessalem.