Variole du singe dans le monde: L’OMS appelle à la vigilance, l’ONUSIDA met en garde contre l’homophobie

Genève (© 2022 Afriquinfos)- La variole du singe semble désormais se propager à travers le monde. Au 21 mai, 12 pays, dont la France, la Suisse, la Grèce et Israël, avaient ainsi rapporté des cas.

« La situation évolue et l’OMS s’attend à ce qu’il y ait davantage de cas« . Dans un communiqué publié samedi, l’Organisation mondiale de la santé a tiré la sonnette d’alarme. Elle craint une flambée des cas de variole du singe à travers le monde et appelle à la vigilance des pays et des personnes ayant été en contact physique rapproché avec des personnes présentant des symptômes de l’infection.

La variole du singe se transmet habituellement de l’animal à l’homme, mais elle peut également se transmettre entre deux individus, notamment en cas de contact prolongé. Cette maladie infectieuse se manifeste par de la fièvre, des courbatures et des boutons. Généralement, les patients peuvent en guérir naturellement.

Le premier cas détecté en France

Jusqu’ici, la maladie était présente dans des zones endémiques sur le continent africain, notamment au Bénin, au Cameroun, en République démocratique du Congo, en République centrafricaine, au Gabon, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Liberia, au Congo, au Nigeria, en Sierra Leone et au Soudan du Sud.

Le 20 mai, un premier cas de variole du singe a été détecté en France. Mais depuis deux semaines, la maladie touche plusieurs autres pays, dont les États-Unis, le Canada, Israël, l’Italie, le Royaume-Uni, le Portugal, la Suisse, l’Espagne, l’Allemagne, la Grèce, la Belgique et la Suède. Au total, depuis le 13  mai, 12 États non endémiques ont enregistré des cas de variole du singe.

Le 21 mai, l’Organisation mondiale de la santé recensait ainsi 92 cas de variole du singe dans ces pays et en suspectait 28 autres. Une propagation qui inquiète alors que l’OMS a souligné, « qu’il n’y a, pour l’instant, pas de lien entre les voyages et la propagation de l’épidémie« .

Face à cette situation, l’organisation appelle à la vigilance de chacun. Notamment chez les personnes ayant eu des contacts physiques rapprochés avec des individus symptomatiques.

 Une aubaine plutôt pour l’ONUSIDA de mettre en garde contre les dérapages homophobes et racistes parfois constatés dans les commentaires sur la variole du singe également appelée variole simienne. Ces attitudes pourraient « rapidement miner la lutte contre l’épidémie », selon les responsables du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).

Si une proportion importante de la centaine de cas de variole simienne confirmés à l’international concerne des personnes gaies ou bisexuelles ou encore d’autres hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, l’ONUSIDA précise que cette maladie s’attrape lors d’un contact étroit avec une personne qui en est atteinte et peut donc toucher tout le monde.

La responsable de l’Agence britannique de sécurité sanitaire, Susan Hopkins, apporte également cette nuance. Alors que le Royaume-Uni détecte de nouveaux cas sur une base quotidienne, et ce, principalement chez des individus qui se désignent comme homosexuels ou bisexuels ou encore chez des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.

Les attaques homophobes compliquent la lutte

Des attaques racistes ou homophobes créent un cycle de peur qui pousse les gens à éviter les centres de soins, ce qui limite la portée des efforts pour détecter des cas d’infection et encourage des mesures coercitives inefficaces, souligne Matthew Kavanagh, directeur adjoint de l’ONUSIDA.

L’agence onusienne — qui se base sur une longue expérience avec le sida — estime que ce type de rhétorique peut très vite neutraliser les efforts basés sur la science et sur les faits pour combattre la maladie.

« Ces stigmates et ces reproches minent la confiance et la capacité à répondre efficacement à des épidémies comme celle-ci. »

Maladie rare jusqu’ici principalement observée en Afrique de l’Ouest, où elle est considérée comme étant endémique dans 11 pays.

La variole simienne, cousine moins dangereuse de la variole, éradiquée depuis une quarantaine d’années, se traduit d’abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruptions cutanées avec la formation de croûtes, notamment sur le visage.

Pour l’heure, il n’existe pas de traitement pour cette infection virale qui se guérit habituellement d’elle-même au bout de 14 à 21 jours de symptômes. Cependant, le vaccin contre la variole humaine peut être utilisé et serait efficace à 85% pour la prévenir.

A ce 26 mai 2022, on compte plus de 200 cas de variole de singe confirmés dans le monde

Vignikpo Akpéné

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