Rwanda: les réfugiés burundais s’unissent en mémoire de ceux qui sont morts en décembre 2015

Afriquinfos
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Kigali (© 2016 Afriquinfos)- Ce lundi 12 décembre, des Burundais réfugiés au Rwanda se sont réunis à Kigali lors d’une messe organisée en mémoire de leurs compatriotes tués il y a un an, les 11 et 12 décembre 2015.

En ces dates, trois casernes militaires avaient été la cible d’une attaque simultanée de groupes armés hostiles au président Pierre Nkurunziza. S’en est suivi une violente répression: les forces de sécurité ont procédé à des ratissages dans les quartiers contestataires au cours desquels elles sont notamment accusées d’avoir procédé à des exécutions sommaires.

L’église Régina à Kigali raisonnait de chants et de prières en kirundi. Devant l’autel, face à quelque 200 Burundais, la voix entrecoupée de sanglots, une femme raconte comment son frère a été tué le 12 décembre 2015. Darcy, un opposant au 3e mandat qui préfère utiliser un pseudonyme, se souvient lui aussi de la répression. « Ils sont rentrés dans les (maisons). Ils tuaient tout ce qui bougeait à l’intérieur, ils violaient les femmes qu’ils trouvaient à l’intérieur et pourtant c’étaient des policiers de l’Etat, des militaires qui devaient protéger la population », raconte Darcy.

Cette commémoration intervient alors que vendredi le facilitateur dans la crise burundaise a tenu des propos qui ont fortement déplu à l’opposition. L’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa a jugé inutile de continuer à contester la « légitimité » du président burundais Pierre Nkurunziza. Quand on entend des disparitions des tueries, des atrocités qui se font chaque jour et que l’on entend un soi-disant médiateur dire qu’un gouvernement pareil est légitime c’est honteux ».

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Face à cette nouvelle impasse annoncée dans les négociations certains s’inquiètent et prédisent une nouvelle flambée de violence au Burundi. Ces violences, les pires enregistrées depuis un coup d’Etat manqué de mai 2015 ont fait 87 morts selon le gouvernement, tandis que l’ONU évoque un bilan de 200 civils tués.

Vignikpo Akpéné