Luanda (© 2019 Afriquinfos)- Les présidents ougandais Yoweri Museveni et son homologue rwandais Paul Kagame étaient contraints de se réunir à Luanda la capitale angolaise dans le cadre d’une rencontre portant sur la question de la sécurité de la région des Grands lacs. Une réunion qui a connu la participation de João Lourenço, et du congolais, Félix Tshisekedi.
Il s’agit d’une réunion dont l’enjeu est certes sécuritaire mais vise aussi la décrispation des relations entre Kigali et Kampala. Auparavant des amis, le président ougandais Yoweri Museveni et son homologue rwandais Paul Kagame se positionnent aujourd’hui comme des rivaux. Paul Kagame accuse ainsi Yoweri Museveni de chercher à déstabiliser son régime en coopérant avec l’opposition rwandaise et les rebelles hutus. Museveni pour sa part accuse Kagame d’espionnage.
Sous le prétexte d’un incident frontalier ayant engendré la mort d’un Rwandais et d’un Ougandais il y a six mois, Paul Kagame avait alors fermé la frontière entre son pays et l’Ouganda, bloquant ainsi une route commerciale pourtant essentielle dans la région.
Pour Epimak Kwokwo, coordonnateur de la Ligue des droits de la personne dans les Grands lacs, « les conséquences sont négatives parce qu’elles affectent les populations locales ». « Il y a par exemple les importations qui se faisaient entre l’Ouganda et le Rwanda qui ne sont plus fluides comme avant. Maintenant, pour ce qui concerne les produits et les denrées alimentaires importés de l’Ouganda vers le Rwanda, les prix ont augmenté. », a-t-il déploré.
« Pour nous, c’est un pas qu’il faut absolument encourager et soutenir. Afin que de cette réunion sortent des orientations qui permettent d’éteindre le conflit latent entre les deux pays. Mais aussi que les frontières soient rouvertes pour permettre aux populations, qui en ont énormément besoin, de renforcer leurs relations et leurs échanges à tous les niveaux. », a pour sa part indiqué Jean-Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme qui y place beaucoup d’espoirs. Les intérêts parfois contradictoires de Paul Kagame et de Yoweri Museveni sont d’ordre sécuritaire. Leur litige porte aussi sur le contrôle des ressources minières de la région. Cette réunion est également une occasion pour Félix Tshisekedi pour appeler à lutter contre les bandes armées à l’est de son pays.
Innocente Nice