Pour une République exemplaire, refaire de l’éducation un droit pour tous les Français de l’étranger (*Aurélie Pirillo, candidate aux législatives 2022)

Paris (© 2022 Afriquinfos)- Au lendemain de l’élection présidentielle, les Français de l’étranger sont les grands absents d’un débat national qui a occulté le destin de 2,5 millions de nos compatriotes. Encore une fois, les Français de l’étranger qui font pourtant rayonner la France à travers le monde, auront été les grands oubliés, les laissés-pour-compte du scrutin présidentiel. Parmi les préoccupations majeures de ces Français, l’éducation est érigée en priorité absolue.

Les Français de l’étranger assistent impuissants depuis de nombreuses années à la fragilisation de l’enseignement français, alors qu’ils sont nombreux à aspirer à ce que leurs enfants puissent bénéficier de cet enseignement d’excellence. L’enseignement français à l’étranger est un atout de réussite universitaire extrêmement efficace, une voie souvent royale pour les études supérieures les plus prestigieuses pour les enfants des familles expatriées.

Aujourd’hui pourtant, parmi les Français de l’étranger, 345.000 élèves seulement sont scolarisés dans des établissements français. Un chiffre faible et préoccupant qui met en lumière la proportion de plus en plus forte de Français de l’étranger non scolarisés dans une école française.

C’est le réseau scolaire unique de la France et ses près de 500 écoles et lycées répartis dans 130 pays qui est aujourd’hui fragilisé et en perte de vitesse. C’est l’avenir de milliers de Français de l’étranger, et de leurs familles, privés de cet enseignement, qui est en jeu. Une injustice insupportable. Les Français de l’étranger sont des Français à part entière et méritent l’accès à un système éducatif français de qualité pour leurs enfants.

La France a la chance extraordinaire de disposer d’un réseau mondial unique d’établissements scolaires, d’Instituts français et d’Alliances françaises. Ce réseau francophone a malheureusement été dégradé ces dernières années à travers des décisions politiques et budgétaires désastreuses. Dès 2017, le Gouvernement a voté une baisse de 33 millions des crédits de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger). Dans de la loi de finances 2022, il a amputé 10 millions d’euros pour les bourses scolaires dans le programme 151, «Français à l’étranger et affaires consulaires», a supprimé 512 postes d’enseignants, et donné la priorité aux recrutements locaux. Enfin, il a fermé des Instituts français et des Alliances françaises.

Cette politique néfaste a gravement fragilisé l’enseignement français à l’étranger provoquant la hausse des frais de scolarité dans de nombreux établissements, rendant parfois impossible l’accès aux écoles françaises à des familles françaises. Par ailleurs, un environnement de plus en plus concurrentiel menace l’attractivité de notre système éducatif français hors de France, notamment au profit du système anglo-saxon.

Cette double menace appelle à une grande politique de revitalisation de l’enseignement français à l’étranger. C’est cette ambition que je porterai en priorité comme députée de la 10ème circonscription des Français de l’étranger. Je défends un accès pour tous au système éducatif français, sans barrières géographiques et physiques. Pour les enfants trop éloignés des écoles, l’enseignement à distance, qui a fait ses preuves lors de la crise sanitaire, s’accompagnera d’un enseignement physique dans les Instituts et Alliances françaises.

Je défends un accès pour tous au système éducatif français sans barrières financières. Les conditions et critères d’attribution des bourses doivent être révisés et leur volume augmenter pour permettre aux classes moyennes d’accéder facilement aux établissements du réseau AEFE.

Il est urgent de redonner des moyens financiers à l’enseignement français en rétablissant la garantie de l’État à 100% pour les emprunts immobiliers des établissements d’enseignement. Il est impératif de voter une augmentation significative du budget annuel de l’Agence pour l’Enseignement français à l’étranger (AEFE) pour faire baisser le prix de la scolarité et augmenter la qualité de l’enseignement.

Les coûts de scolarité doivent baisser et les tarifs différenciés au bénéfice des Français être étendus, comme cela est pratiqué par de nombreux pays.

Je défends un accès pour tous à un système éducatif français de qualité. Il est urgent de redonner des moyens humains en défendant l’augmentation du nombre de professionnels de l’enseignement français, en revalorisant les revenus et avantages des enseignants et en améliorant et protégeant leur statut. Je défends un accès pour tous au système éducatif français sans barrière ni exclusion. La rémunération des AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap) doit être prise en charge non plus par les parents mais par l’AEFE (Agence pour l’Enseignement français à l’étranger).

Je défends un accès pour tous à l’enseignement du français, y compris pour les enfants scolarisés dans un système non francophone. Il faut renforcer l’accompagnement par l’AEFE des écoles FLAM (Français Langue Maternelle) pour permettre aux enfants scolarisés dans des établissements non français, de suivre des cours de langue française. Je défends un accès identique à l’enseignement supérieur pour les lycéens Français de l’étranger que pour les lycéens de métropole. Actuellement, moins de la moitié des candidats français ayant suivi leur scolarité dans un système étranger ont obtenu un de leurs vœux sur la plate-forme Parcoursup. Il est donc urgent d’améliorer le système de Parcoursup. Les élèves français qui passent un baccalauréat binational ou un bac national du pays de résidence ne doivent plus être défavorisés dans leur choix d’orientation.

Ce qui en en jeu à travers l’affaiblissement de l’enseignement français et de son accès pour les compatriotes expatriés est extrêmement grave. Il s’agit, ni plus, ni moins, que d’une rupture d’égalité entre citoyens français dans l’accès à l’éducation. Ensemble battons-nous de toutes nos forces pour les Français de l’étranger soient enfin considérés comme des Français à part entière et non comme des Français à part !

*Aurélie Pirillo est la candidate officiellement investie par la Droite et le Centre à l’occasion des élections législatives françaises (10è circonscription des Français de l’étranger) pour les Français de l’étranger en Afrique et au Moyen-Orient qui se dérouleront en juin 2022.

Conseillère de Paris, elle a été cheffe de Cabinet du député-maire du 16è arrondissement de Paris et ancien ministre de Jacques Chirac. Elle a, pendant une décennie, travaillé à l’Assemblée nationale auprès de la Commission des affaires étrangères et des Groupes d’amitié de nombreux pays africains et moyen-orientaux.

Afriquinfos

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