Comme de nombreux marocains séjournant en Espagne, Nossair n’aura bientôt plus d’autorisation de séjour, la sienne expirant au 9 août. Sauf que son histoire est différente de celles des centaines de migrants qui voient leur rêve d’Europe s’achever brusquement. Du moins, c’est ce qu’espère une famille espagnole vivant à Ceuta.
Nossair est arrivé en Espagne il y a quatre ans. Né au Maroc et ayant grandi là-bas, il décide de fuir la misère et les violences de son quotidien. Pour cela, il rejoint l’Espagne, à pied, en entrant sur le territoire de Ceuta. Là-bas, la police le repère dans un marché en plein air et l’amène à La Esperanza (l’Espérance), un centre d’accueil pour mineurs où le jeune marocain devient tutelle de l’Etat. Nossair y reste trois ans, jusque janvier dernier, date à laquelle il atteint sa majorité.
Dès lors, il ne peut plus être accueilli par le centre d’accueil pour mineurs et entreprend une vie difficile, dormant dans les rues. Heureusement pour lui, cette mauvaise période ne dure pas. Une famille espagnole habitant à Ceuta décide de le prendre sous son aile. Mar Ruedas et Juan Ramón Oliva accueillent Nossair dès la fin du mois de janvier. Ils s’occupent de lui comme de leurs deux enfants âgés de 21 et 13 ans. Le jeune marocain devient alors leur « troisième enfant ».
Seulement, il y a peu, ils ont reçu un courrier de l’administration espagnole, indiquant que si Nossair ne trouve pas d’emploi d’ici au 9 août, son titre de séjour ne sera pas renouvelé. Les autorités espagnoles estiment en effet que le jeune homme constitue une charge économique pour cette famille qui a pourtant choisi de le prendre sous son aile.
Immédiatement, les nouveaux parents de Nossair décident de ne pas se laisser faire, et de tout faire pour que leur « troisième fils » puisse rester parmi eux et avoir les mêmes conditions de vie que leurs enfants biologiques. Ils ont ainsi recueilli 90.000 signatures, réclamant le renouvellement du titre de séjour de Nossair. Malgré ce chiffre impressionnant, la famille déplore que de nombreuses portes soient restées fermées sous prétexte que la loi ne peut pas être changée. En outre, plusieurs éducateurs de La Esperanza, ainsi que des entraineurs sportifs, ont écrit des rapports certifiant que le jeune marocain se comporte bien. Certains d’entre eux insistent sur les talents du garçon, qui pourrait, avec de l’entrainement, avoir de formidables performances en athlétisme. Avec ceci, Mar Ruedas et Juan Ramón Oliva ont constitué un dossier qu’ils ont remis à l’administration espagnole. Ils y ont aussi joint une déclaration mentionnant qu’ils prendront entièrement à charge Nossair.
Désormais, tous sont dans l’attente d’une réponse. Si elle est positive, elle permettra à Nossair de continuer à réaliser son rêve, en poursuivant ses études dans le secondaire et en ayant une vie décente. Si elle est négative alors un simple contrôle d’identité suffira à renvoyer le jeune homme de l’autre côté de la frontière.
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