Joe Biden s’attache aux symboles: Instauration d’un jour marquant la fin légale de l’esclavage

Afriquinfos Editeur
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Washington  (© 2021 Afriquinfos)- Aux Etats-Unis, le président Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris ont promulgué jeudi dernier un projet de loi faisant du 19 juin le «Juneteenth», un jour férié fédéral aux États-Unis pour commémorer la fin légale de l’esclavage des Afro-américains au Texas il y a 156 ans, le 19 juin 1865. 

« Juneteenth symbolise à la fois la longue et difficile nuit de l’esclavage et de la soumission, et la promesse d’un jour meilleur », a souligné le président lors de la cérémonie à la Maison Blanche, aux côtés de sa vice-présidente Kamala Harris, d’origine indienne et jamaïcaine. L’esclavage, officiellement aboli en décembre 1865, est une « tache morale » et « le péché originel de l’Amérique », a rappelé Joe Biden.

En faisant du 19 juin un jour férié, « tous les Américains peuvent sentir le pouvoir de cette journée et apprendre de notre Histoire, célébrer les progrès accomplis et voir la distance parcourue ». Mais, a-t-il souligné, l’émancipation des esclaves noirs américains était « seulement le début » des efforts pour « tenir la promesse de l’égalité raciale ». « Nous devons continuer vers cette promesse car nous n’y sommes pas encore », a assuré Joe Biden, alors que la minorité noire (13% de la population) subit encore des discriminations en matière d’emploi, de logement ou encore de santé.

Une approbation unanime  

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  Dans un rare moment d’unité politique, le Sénat avait approuvé à l’unanimité mardi dernier le texte de loi consacrant la « Journée nationale de l’indépendance du Juneteenth », contraction de « juin » et « 19 » en anglais, puis la Chambre des représentants l’avait adopté à une majorité écrasante. Seuls 14 élus républicains votant contre.

“Juneteenth marque à la fois une longue et difficile nuit de soumission à l’esclavage et une promesse d’un matin plus lumineux à venir”, a encore expliqué Joe Biden, ajoutant que cette date était un rappel du “terrible tribut” que l’esclavage a engendré et continue d’engendrer aux Etats-Unis.

S’exprimant devant un auditoire composé de 80 élus du Congrès, de représentants locaux et de figures communautaires et d’activistes, le locataire démocrate de la Maison blanche a dit que les “grandes nations n’ignorent pas leurs moments les plus douloureux (…) Elles les acceptent”.

«La promesse d’une Amérique pour tous ne sera pas tenue tant que le droit sacré de voter restera en danger», a dénoncé jeudi dernier Joe Biden. Le 19 juin 1865, l’armée de l’Union, victorieuse de la guerre de Sécession (1861-1865), avait annoncé aux esclaves de la ville texane de Galveston qu’ils étaient libres, plus de deux ans après la Proclamation d’émancipation signée par le président Abraham Lincoln le 1er janvier 1863. L’esclavage a été aboli en décembre 1865, avec l’adoption du 13e amendement de la Constitution.

Plusieurs grandes entreprises comme Twitter, Nike ou Lyft avaient déjà fait du 19 juin un jour chômé pour leurs salariés après la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier blanc le 25 mai 2020 à Minneapolis. Son meurtre a déclenché une vague historique de colère contre le racisme.

Cette cérémonie de signature intervient également le jour du sixième anniversaire de la mort de neuf personnes dans l’attaque d’un jeune adepte de la suprématie blanche contre une église de la communauté noire à Charleston, en Caroline du Sud.

 V. A.