Kigali (© 2020 Afriquinfos)- L’annonce de la mort en prison du chanteur Kizito Mihigo a suscité de vives réactions de par le monde. L’artiste rwandais arrêté trois jours plus tôt à la frontière du Burundi, se serait suicidé selon la version officielle. Si de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme ont réagi et exigé qu’une enquête soit diligentée, ce sont les réactions en provenance de la RDC que n’approuvent particulièrement par Kigali qui l’a fait savoir.
On connait les relations tandis entre Kigali et Kinshasa, le deuxième accusant le second d’entretenir la violence en soutenant les mouvements rebelles opérant dans l’Est de la RDC. Aussi, la mort de Kizito Mihigo, ancien protégé des autorités rwandaises tombées en disgrâce, est l’occasion rêvée pour de nombreux congolais de dire tout le mal qu’ils pensent du régime de Paul Kagamé. De nombreux politiciens, des activistes et mouvements citoyens congolais ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme un assassinat. Deux élus Congolais, Patrick Muyaya et André Claudel Lubaya se sont particulièrement illustrés, critiquant ouvertement le pouvoir de Kigali et l’accusant d’avoir assassiné le chanteur dissident.
La réplique de Kigali ne s’est pas fait attendre. Par la voix de son ministre en charge de l’Afrique de l’Est, Olivier Nduhungirehe, elle a sèchement laissé entendre que « ces politiciens marginaux aient la décence de se taire et de s’occuper de leur pays. Le suicide malheureux d’un jeune Rwandais au Rwanda ne les concerne pas ».
Kizito Mihigo, 38 ans était auparavant considéré comme un apôtre de la réconciliation et l’un des chanteurs les plus populaires du Rwanda. Il avait été arrêté une première fois en 2014. Ce rescapé du génocide avait ensuite passé quatre ans derrière les barreaux, inculpé de conspiration contre l’État rwandais. Il a finalement été libéré en septembre 2018 sur décision du président Paul Kagame.
S.B.
