Maurice: la présidente, impliquée dans un scandale, va démissionner

Afriquinfos
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(© Afriquinfos 2018)-La seule femme chef d’Etat d’Afrique, la présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim, impliquée dans un scandale financier, va démissionner après les cérémonies du 50e anniversaire de l’indépendance du 12 mars, a annoncé vendredi à la presse le Premier ministre Pravind Jugnauth.

« La présidente de la République m’a confié qu’elle démissionnerait de ses fonctions. Nous sommes tombés d’accord sur la date de son départ, mais nous ne pouvons pas annoncer la date », a déclaré à la presse M. Jugnauth.

Ce départ interviendra toutefois « peu après les célébrations du 50e anniversaire de l’indépendance », le 12 mars, et avant la rentrée parlementaire, à la fin du mois, a-t-il ajouté, expliquant qu’à ses yeux « l’intérêt du pays passe avant tout ».

Seule femme chef d’État en Afrique à l’heure actuelle, Mme Gurib-Fakim, 58 ans, occupe son poste depuis juin 2015. Elle est la première femme à occuper cette fonction honorifique dans l’histoire de l’île Maurice.

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Scientifique et biologiste de renommée internationale, elle était depuis plusieurs jours sous forte pression, car accusée d’avoir utilisé une carte bancaire fournie par une ONG pour effectuer des achats personnels.

Tout a commencé il y a dix jours quand le quotidien mauricien l’Express a publié des documents bancaires démontrant que la présidente avait utilisé à des fins personnelles une carte bancaire qui lui avait été remise par l’ONG Planet Earth Institute.

Basée à Londres, cette ONG est financée par le milliardaire angolais Alvaro Sobrinho. Homme d’affaires proche du pouvoir angolais, poursuivi au Portugal et en Suisse, celui-ci a détourné plus de 600 millions de dollars de la Banco Espirito Santo Angola lorsqu’il dirigeait la banque, avait révélé début mars le journal en ligne français Mediapart.

Selon l’Express, Mme Gurib-Fakim a utilisé cette carte pour faire des achats personnels à l’étranger pour un montant d’au moins 25.000 euros.

Cette association avec l’ONG et M. Sobrino avait été unanimement condamnée par la classe politique mauricienne. Mme Fakim a d’abord tenté de s’accrocher à son poste, avant de changer d’avis.