BAD: Les accusateurs d’Adesina ne désarment pas et réclament une enquête indépendante

Afriquinfos Editeur
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Accusateurs d’Adesina

Accusateurs d’Adesina | Les « lanceurs d’alerte » qui avaient accusé le président de la Banque africaine de développement (BAD) Akinwumi Adesina de prévarication réclament une « enquête indépendante », après son blanchiment par un rapport interne, selon un document reçu par l’AFP mardi.

« Une enquête indépendante est nécessaire de toute urgence », écrivent ceux qui se présentent comme un groupe d’ »employés inquiets » de la BAD dans une « communication aux gouverneurs » de la Banque, datée du 9 mai, toujours sous le couvert de l’anonymat.

Accusateurs d’Adesina : Akinwumi Adesina disculpé

Accusé notamment de « comportement contraire à l’éthique, enrichissement personnel et favoritisme », le Nigérian Akinwumi Adesina, président de l’établissement vient d’être disculpé par un rapport de la Banque africaine de développement (BAD), dont l’AFP a reçu une copie lundi.

« Après avoir procédé à un examen point par point de toutes les allégations contenues dans la plainte, le Comité a conclu que la plainte ne reposait sur aucun fait objectif et solide », selon le rapport du Comité d’Ethique des conseils d’administration (Ceca) de la Banque africaine. »

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En conséquence, le Comité a rejeté les 16 allégations contenues dans la plainte », poursuit le texte disculpant M. Adesina, candidat à sa réélection lors d’un scrutin initialement prévu fin mai, mais reporté à août en raison de l’épidémie de coronavirus.

En avril, un document d’une quinzaine de pages signé « d’employés » anonymes de la Banque, accusait M. Adesina de diverses malversations, notamment de favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians.

« En ce qui concerne cette allégation, le Comité a noté qu’elle n’était étayée par aucun fait » et « que les statistiques (…) démontrent qu’il y a un pays membre régional et un pays membre non-régional qui compte chacun plus de fonctionnaires à la Banque que le Nigeria », peut-on lire dans le rapport.

En outre, « le Comité a constaté que les dénonciateurs avaient commis une erreur en attribuant la structure organisationnelle actuelle de la Banque au président, alors que le Conseil d’administration a joué son rôle statutaire d’approbation ».

Le président de la BAD était aussi accusé d’avoir entre autres nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption, ou de leur avoir accordé de confortables indemnités de départ, sans les sanctionner.

Avant ces accusations, il avait reçu le soutien de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à sa réélection. La BAD, une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde, a réalisé en octobre 2019 une augmentation de capital géante de 115 milliards de dollars, considérée comme un succès personnel pour son président. La BAD compte 80 pays actionnaires (54 pays africains et 26 non africains, d’Europe, d’Amérique et d’Asie).M. Adesina est le premier Nigérian à présider la BAD, dont le Nigeria est le premier actionnaire avec 9%.

Des remous, suivis de nombreux départs de cadres se plaignant de son « autoritarisme », avaient agité la Banque après son arrivée.

Accusateurs d’Adesina : Disculpation mis en cause

Selon Les « lanceurs d’alerte », le processus d’enquête du Comité d’éthique de la Banque, qui a disculpé M. Adesina de toutes les accusations lancées contre lui, « a été entaché d’irrégularités et truffé de manipulations ». Le Comité n’a pas véritablement cherché à enquêter, selon eux.

L’institution africaine de développement doit élire son nouveau président fin août, le scrutin initialement prévu fin mai ayant été reporté à cause de l’épidémie de coronavirus. M. Adesina est pour l’instant le seul candidat à sa réélection.

Le président nigérian de la BAD était accusé par les « lanceurs d’alerte » de « comportement contraire à l’éthique, enrichissement personnel et favoritisme ». En avril, un document d’une quinzaine de pages accusait M. Adesina de diverses malversations, notamment de favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians.

La BAD compte 80 pays actionnaires (54 pays africains et 26 non africains, d’Europe, d’Amérique et d’Asie).

  1. Adesina est le premier Nigérian à présider la BAD. Le Nigeria reste par ailleurs le premier actionnaire avec 9%.

Des remous, suivis de nombreux départs de cadres se plaignant de son « autoritarisme », avaient agité la Banque après son arrivée.

Economiste spécialiste du développement et l’agriculture, personnage charismatique jouissant d’une bonne image internationale, Akinwumi Adesina, avait déjà vigoureusement démenti ces accusations.

V.A.

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