Cameroun : Chute des prix du pétrole, la zone CEMAC exposée à des "difficultés" pour les budgets nationaux

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« Il faut se préparer à des difficultés, notamment vers la chute du prix du pétrole. Donc, il faut que les finances publiques soient raisonnables. C’est un vrai défi pour les ministres des Finances de voir comment répondre à tous les besoins qui sont importants, tout en sachant que les revenus vont être moins importants que prévu », a souligné la représentante- résidente du FMI au Cameroun, Boriana Yontcheva.

Pour l’année qui s’achève, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a publié fin octobre des perspectives économiques portant sur une révision à la baisse de 6,1 à 5,6% de la croissance du produit intérieur brut (PIB) et qui minimisait l’ impact de la chute des cours mondiaux de l’or noir sur les économies de la région.

Cette performance est proche de la moyenne de l’Afrique subsaharienne qui, selon le FMI, est estimée à 5,8%, ce qui fait de celle-ci la deuxième région la plus dynamique après l’Asie du Sud-est.

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Mais lors de la présentation vendredi du 2e rapport annuel sur les « Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne et la CEMAC », Mario de Zamaroczy, chef de mission depuis 2010 du FMI pour la CEMAC et le Cameroun en service au siège de l’institution financière à Washington, a à son tour insisté pour dire que la région subit « un impact immédiat » de la baise des prix du pétrole, « puisque les exportations sont souvent vendues sur le marché « spot « , c’est-à-dire au prix courant ».

« La région de la CEMAC, a-t-il aussi expliqué à Xinhua, est une région productrice de pétrole. Une part importante des recettes du budget provient du secteur pétrolier. Lorsque les prix internationaux chutent, automatiquement les recettes vont diminuer et donc il va falloir tenir en compte dans les prochains budgets avec moins de recettes. »

« Les barils qui sont exportés à compter de maintenant ramèneront moins de recettes que les barils qui étaient exportés il y a six mois. Et puis nous pensons que ces prix resteront à ce niveau-là au moins pour les deux prochaines années. Donc, il faut s’adapter au niveau des budgets, puisqu’il y aura moins de recettes. Il faut se poser la question comment on va équilibrer les budgets », a ajouté l’économiste.

Le FMI estime toutefois que les perspectives de croissance de cette région africaine à court terme devraient rester solides, à condition que, en dehors de la conjoncture liée à l’évolution des cours du pétrole, le climat sécuritaire soit globalement maintenu sous contrôle et que la région continue d’être épargnée par l’épidémie à fièvre Ebola qui fait des ravages en Afrique de l’Ouest.

La CEMAC est un espace communautaire composé de six pays : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA) et le Tchad. A l’exception de la RCA, confrontée à une longue crise politico-militaire depuis presque deux ans, c’est une région qui la particularité d’être productrice de pétrole.

 

L. AGBENOU