Ouagadougou (© 2019 Afriquinfos)-Après avoir été longtemps absent du marché africain, Engie, l’énergéticien français veut devenir le Roi-Soleil en Afrique. Pour avoir racheté la PME allemande Mobisol, le numéro deux de l’énergie en France et le leader du solaire individuel en Afrique est désormais en mesure de proposer une gamme complète à ses clients en matière d’énergie solaire.
Engie, ambitionne devenir un leader des énergies renouvelables sur le continent, en particulier pour les solutions hors réseaux, c’est-à-dire les kits individuels et collectifs non connectés aux grandes centrales. Avec la marque Phénix, acquise en 2017, Engie qui pèse 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le monde propose déjà des kits solaires de petite puissance, et avec le rachat de l’Allemand Mobisol en septembre, l’énergéticien élargit sa gamme.
« Phénix intervient dans un segment de marché beaucoup plus bas, des kits solaires de zéro à cinquante watts, alors que Mobisol, ce sont de systèmes pouvant aller jusqu’à deux cents watts. Typiquement, un kit Phénix permet de brancher une radio, un chargeur téléphonique, alors que Mobisol permet plus et notamment d’avoir un usage productif. », D’après Yoven Moorooven, directeur Afrique d’Engie.
« Nous avons aussi une activité mini-réseau qui s’appelle Power Corner. Nous sommes capables de connecter tout un village ou une région. Au total, nous offrons des solutions sur toute la chaîne énergétique. », a-t-il poursuivit
La stratégie du solaire hors réseaux intéresse particulièrement un pays comme le Burkina Faso qui souhaite électrifier les zones rurales. Début octobre le ministre burkinabé de l’Énergie est venu en discuter à Paris à l’invitation de l’Agence française de développement.
Désormais présent dans neuf pays d’Afrique, Engie s’affirme comme le leader du solaire individuel en Afrique, mais ne néglige pas pour autant le secteur du gaz et la construction de grosses centrales publiques, segment sur lequel la concurrence chinoise et française, avec EDF, est des plus rudes.
Selon le ministre burkinabè de l’énergie, Bachir Ouédraogo, « le milieu rural, du fait de la disparité des villages et de leur éloignement fait que le filaire (les réseaux nationaux d’électricité NDLR) devient excessivement cher, d’où la nécessité de développer des solutions off-grid (hors-réseaux NDLR) qui vont permettre aux ruraux d’avoir accès à une énergie solaire moins chère, et de pouvoir investir dans l’élevage et l’agriculture. Ce qui permettra de développer une industrie locale, et une économie locale en milieu rural. »
Innocente Nice