Coopération militaire: Le Kenya élevé au rang d’«allié majeur» des États-Unis hors OTAN

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Washington (© 2024 Afriquinfos)- Le Président Joseph Biden a élevé le Kenya au rang d’”allié majeur des USA non-membre de l’OTAN”, lors de la visite d’État du Président William Ruto aux États-Unis la semaine dernière. Ce statut particulier renforce la coopération économique et militaire entre les deux pays engagés sur différents théâtres d’opération sur le front multilatéral.

«C’est un symbole puissant de la relation étroite entre nos deux pays», a indiqué l’exécutif américain, soulignant que le Kenya deviendrait le premier pays d’Afrique subsaharienne à recevoir ce statut, qui donne droit à des relations économiques et militaires privilégiées avec les États-Unis. Ce statut particulier confère au Kenya le droit de bénéficier des liens militaires et diplomatiques privilégiés avec les États-Unis. Avant le Kenya, 18 autres pays dont des pays africains, notamment l’Égypte, le Maroc et la Tunisie bénéficiaient de ce statut. Le Kenya devient ainsi le premier pays d’Afrique subsaharienne à l’obtenir.

Lors de leur rencontre à la maison blanche,  MM. Biden et Ruto ont abordé une série de questions allant du commerce à l’allégement de la dette, en passant par la voie à suivre pour Haïti, l’Ukraine, le Soudan et d’autres régions. M. Biden a en outre déclaré que lui et M. Ruto lanceraient une nouvelle ère de coopération technologique entre les deux pays, qui inclurait des travaux sur la cybersécurité, l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs. Il n’a pas mentionné la désignation de sécurité.

Les États-Unis ont également annoncé 250 millions de dollars de nouveaux investissements par l’intermédiaire de la Société financière de développement international (DFC), ce qui portera le portefeuille de l’agence de financement américaine au Kenya à plus d’un milliard de dollars, a indiqué la DFC. Les deux pays partagent la même volonté de veiller à ce que les technologies soient développées et déployées d’une manière qui favorise la transparence, la responsabilité et les droits de l’homme, a déclaré un responsable américain.

Le Kenya, comme les États-Unis, est devenu « un moteur d’innovation« , a déclaré le fonctionnaire, citant son centre technologique « Silicon Savannah« , d’une valeur d’un milliard de dollars, qui abrite plus de 200 startups couvrant une gamme de secteurs, y compris l’énergie propre, la microélectronique, la technologie financière et le commerce électronique. Washington prévoit également un nouveau partenariat avec le Kenya dans le domaine des semi-conducteurs et collabore avec le Congrès pour faire du Kenya le premier pays d’Afrique à bénéficier d’un financement dans le cadre de la loi de 2022 sur le programme CHIPS et la science, a indiqué un responsable de l’administration.

La désignation par M. Biden du Kenya comme un allié majeur non membre de l’OTAN intervient alors que ce pays se prépare à envoyer des forces en Haïti dans le cadre d’une force dirigée par l’ONU déployée pour faire face à la crise sécuritaire dans les Caraïbes. Gyude Moore, responsable de l’initiative pour l’Afrique au Centre pour le développement mondial, a déclaré que le Kenya s’était avéré être un partenaire fiable pour les États-Unis à un moment où l’Afrique du Sud poursuivait sa propre politique étrangère plus indépendante.

Cameron Hudson, chercheur au Center for Strategic and International Studies, a déclaré que cette décision officialiserait un changement qui a vu le Kenya « se placer plus carrément dans l’orbite des États-Unis » au cours des dernières années, avec notamment une plus grande coopération sur la Somalie. « C’est très important. Aucun autre pays d’Afrique subsaharienne ne l’a fait », a-t-il déclaré.

M. Biden a déclaré par cette même occasion  qu’il prévoyait de se rendre en Afrique en février 2025, après l’élection présidentielle américaine de fin d’année 2024.

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