Paludisme : le Gabon dévoile ses recherches avancées sur un candidat de vaccin

ecapital
6 Min de Lecture

Décrit comme un centre d'excellence en Afrique centrale dédié aux maladies tropicales, le Cermel, qui se découvre sur le site abritant l'hôpital Albert Sweitzer, œuvre d'un ancien missionnaire alsacien décédé, lauréat du Prix Nobel de la paix dont les autorités gabonaises projettent de célébrer en juillet le centenaire de la naissance en 1913 en hommage à son action de santé en faveur des populations du pays, annonce avoir mis au point un "candidat de vaccin le plus avancé contre le paludisme".

 Les chercheurs réunis à Cape Town en mai avaient fait une recommandation en direction de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en vue d'une décision de reconnaissance de cette recherche entreprise depuis 2006 et dont "sont évalués, audités et monitorés par des auditeurs externes", de l'avis de la direction du Cermel, animé par une équipe constituée de deux chercheurs seniors, quatre meneurs de groupes et un petit nombre aussi de chercheurs juniors de diverses nationalités.

Le "RTS, S" est certifié comme un candidat de vaccin qui "réduit de près d'un tiers le risque de paludisme chez les nourrissons africains". Son efficacité d'immunisation est établie à plus de 56% pour les enfants de plus d'un an vaccinés. Mais, reconnaissent les responsables du centre de recherches médicales, cette efficacité diffère en fonction des zones de transmission de la maladie.

- Advertisement -

En attendant la décision de l'OMS, le Cermel a réalisé d'autres progrès par la mise au point d'un diagnostic rapide du paludisme qui permet de ramener les délais de 72 heures à 30 minutes.

Comme dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne où les taux de prévalence restent élevés, cette maladie est connue comme étant le premier problème de santé publique au Gabon. Dans la région de Lambaréné, cinq espèces de plasmodium sont annoncées dont le plasmodium falciparum jugé le plus redouté.

C'est une zone également endémique à la tuberculose dont il est d'ailleurs indiqué que l'incidence augmente de jour en jour, du fait de l'émergence du SIDA qui fait aussi des ravages dans le pays. Pour faire face à la menace, le Cermel prévoit de mener dès le 24 juin dans son laboratoire de tuberculose et VIH des travaux de culture du virus en vue de faire avancer la prévention et le traitement de la maladie.

Cette structure est cependant confrontée à une carence d'infrastructures et de personnels que le pouvoir gabonais a entrepris de résoudre en la dotant, dans le cadre des chantiers exécutés par l'Agence nationale des grands travaux (ANGT) pour la concrétisation du programme de "Gabon émergent" du président Ali Bongo Ondimba, de nouvelles installations et de nouveaux équipements. Ces infrastructures avec l'hôpital Albert Sweitzer et Centre hospitalier régional Georges Rawiri (public) sont prévues d'être intégrées au Centre hospitalier universitaire international (CHUI) de Lambaréné en construction et qui implante son campus sur un site mobilisant un investissement de près de 8 milliards de francs CFA, de source de l'ANGT.

Quatre ans après son inauguration le 15 août 2009, le Centre hospitalier régional Georges Rawiri de Lambaréné a été complètement rénové et a connu une extension grâce à la construction de deux nouveaux bâtiments équipés en matériels de pointe pour des sois de santé relatifs aux services de chirurgie au rang desquels ceux liés à la chirurgie viscérale et gynécologique.

Malgré un énorme déficit de personnels qualifiés, cet hôpital peut néanmoins s'enorgueillir de moyens techniques que par exemple le Pr. Alain Deloche, spécialiste français de chirurgie cardiaque, en visite lundi dans la région parmi un groupe de journalistes emmené par les services de communication de la présidence gabonaise, salue en affirmant "c'est une structure impeccable. Le système pavillonnaire permet un travail facile. C'est un luxe, mais qui sert bien". Le plateau technique, a souligné l'éminent médecin en service au célèbre hôpital européen Gorges Pompidou à Paris en France, permet de faire une chirurgie à cœur ouvert.

Après Lambaréné, le programme de développement national des infrastructures sanitaires qui a commencé à se mettre en œuvre à Libreville, entend s'étendre bientôt à Mouila et Oyem, pour ses prochains projets. Pour l'instant, l'adhésion des populations, qui sortent péniblement de longues années de faible niveau de qualité des services de santé à eux offerts par leurs pouvoirs publics, est limitée.  Au Centre hospitalier régional Georges Rawiri, les responsables annoncent un taux de fréquentation de 60%. Mais ils se disent persuadés à l'amélioration de la tendance.