Gabon: Une assemblée dissoute, un nouveau gouvernement et promesse d’élections en une semaine

Afriquinfos
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Libreville (© 2018 Afriquinfos) – Le Gabon vient de connaître une folle semaine politique totalement inédite: en quatre jours, l’Assemblée nationale a été dissoute, un nouveau gouvernement formé, sans bouleversement majeur et avec pour objectif d’organiser des législatives plusieurs fois reportées.

Deux jours après sa démission, un nouveau gouvernement de 41 membres dirigé par le Premier ministre sortant et reconduit, Emmanuel Issoze Ngondet, a été présenté tard vendredi soir par le secrétaire général de la présidence, Jean-Yves Teale.

La tâche essentielle de la nouvelle équipe qui ne sera responsable que devant le président Ali Bongo, sera d’organiser des élections législatives, deux fois annoncées et reportées depuis 2016.

Par rapport au précédent gouvernement, les principaux ministres restent à leur poste ou bien changent d’affectation.

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C’est en particulier le cas de l’influent Alain-Claude Bilie By Nzé, ex-ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, qui devient ministre des Sports, de la Culture et du Tourisme. Il est remplacé à son poste par l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, Guy Bertrand Mapangou.

La nouveauté principale de la nouvelle équipe est la nomination de trois nouveaux opposants qui y sont désormais sept. Parmi eux, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, nommé ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur. Selon son parti, M. Iwangou aurait toutefois refusé le poste.

Soutien de Ping

Dirigeant du parti Union et Solidarité, il avait soutenu le chef de l’opposition Jean Ping à la dernière présidentielle de 2016, remportée de justesse par le sortant Ali Bongo, une victoire que conteste toujours M. Ping.

La nomination de ce nouveau gouvernement a été l’aboutissement d’une semaine riche en rebondissements ayant débutée mardi par l’annonce surprise par la Cour constitutionnelle de la fin du mandat de l’Assemblée nationale. La Cour exigeait en parallèle la démission du gouvernement de M. Issoze Ngondet.

Raison invoquée par la Cour, l’incapacité du gouvernement et de sa majorité à l’Assemblée nationale d’organiser dans les temps, avant fin avril, les élections législatives.

« Les conditions n’étaient pas remplies », selon un porte-parole de la présidence, qui cite en particulier la révision des listes électorale et la mise en place d’un Conseil gabonais des élections (CGE) devant remplacer la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap).

Une de ces conditions a depuis été remplie, les membres de la CGE, composée de représentants de la majorité et de l’opposition, ayant prêté serment mercredi devant la Cour constitutionnelle.

La Cenap avait validé en 2016 la réélection du président Ali Bongo, ce qui avait donné lieu à des violences meurtrières.

Les manifestations des partisans de Jean Ping, descendus dans les rues de Libreville pour contester les résultats, avaient été sévèrement réprimées par les forces de l’ordre et de sécurité.

Innocente Nice