Smockey, le micro et le balai pour un autre monde

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<strong style="margin-right:4px;">© aouaga.com.</strong>  					L'artiste à multiples talents du Burkina Faso

On&nbsp;&nbsp;savait&nbsp;&nbsp;Smockey tr&egrave;s engag&eacute; de par ses chansons. Les &eacute;v&eacute;nements survenus du 28 au 30 octobre au Burkina Faso lui ont encore&nbsp;&nbsp;permis de s&rsquo;illustrer par sa prise de position vis-&agrave;-vis du pouvoir du palais de Kosyam.&nbsp;&laquo;&nbsp;L&rsquo;affrontement a &eacute;t&eacute;&nbsp;in&eacute;vitable.

Et donc &ccedil;a &eacute;t&eacute; 24 heures de chasse-poursuite dans la ville de Ouagadougou. Mais &ccedil;a &eacute;t&eacute; n&eacute;cessaire parce que &ccedil;a a sonn&eacute; les cloches du rassemblement populaire et de la d&eacute;termination. D&eacute;j&agrave;, bien avant cela, nous avions lanc&eacute; le mot d&rsquo;ordre de d&eacute;sob&eacute;issance civile et nous nous &eacute;tions appliqu&eacute;s que soient mis place des barrages partout dans la ville pour faire monter la pression et obliger la population &agrave; se rendre compte de l&rsquo;importance de ce qui est en train de se tramer.

Donc apr&egrave;s ces 24 heures de chasse-poursuite, le ton &eacute;tait lanc&eacute;. Il fallait maintenant faire tout pour se rapprocher le plus possible de cette fameuse Assembl&eacute;e nationale. Il y a eu des tentatives d&rsquo;occupation du rond point de la nation &agrave; maintes reprises qui ont &eacute;t&eacute; dispers&eacute;es et gaz&eacute;es par les forces de l&rsquo;ordre mais &agrave; l&rsquo;&eacute;poque nous les appelions les forces du d&eacute;sordre. Mais &ccedil;a ne nous a pas d&eacute;courag&eacute;s. Nous avons continu&eacute; &agrave; forcer&nbsp;&raquo;, raconte-t-il. Pour le rappeur Smockey, cela valait la peine de consentir ces sacrifices dans ces moments ultimes de la lutte. Car selon lui, la d&eacute;termination r&eacute;pondait &agrave; ce que la mobilisation ne soit encore une &eacute;ni&egrave;me promenade. La suite a &eacute;t&eacute; la fuite de Blaise Compaor&eacute; en C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire. Une victoire en somme.

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&nbsp;Cette victoire, le rappeur ne la per&ccedil;oit pas comme un troph&eacute;e de guerre du mouvement auquel il appartient, le&nbsp;&laquo;&nbsp;Balai citoyen&nbsp;&raquo;. Pour lui, c&rsquo;est une victoire du peuple burkinab&eacute;.&nbsp;&laquo;&nbsp;Franchement, on n&rsquo;a pas m&eacute;nag&eacute; notre temps pour y arriver. On travaillait tous individuellement &agrave; cette issue&nbsp;; puisqu&rsquo;on &eacute;tait chacun dans un style qui s&rsquo;y pr&ecirc;tait bien, c&rsquo;est-&agrave;-dire que &ccedil;a soit le hip-hop ou le reggae&nbsp;&raquo;, pr&eacute;cise-t-il.

De cette historique victoire du peuple burkinab&eacute;, Smockey appelle la jeunesse africaine&nbsp;&nbsp;&agrave; &ecirc;tre participative. Pour le rappeur, elle ne doit plus avoir peur de la politique. Car, si la jeunesse ne fait pas de la politique, elle fait le jeu du pouvoir en place, le jeu de tous ceux qui veulent s&rsquo;enrichir sur son dos.&nbsp;&laquo;On peut faire de la politique sans forc&eacute;ment &ecirc;tre politicien, &ecirc;tre de bon citoyen, une sorte veille, de sentinelle des valeurs de la d&eacute;mocratie&raquo;, rench&eacute;rit-il.

De son vrai nom, Serge&nbsp;&nbsp;Martin Bambara, Smockey n&eacute; d&rsquo;un p&egrave;re burkinab&eacute; et d&rsquo;une m&egrave;re fran&ccedil;aise, est une figure incontournable de la sc&egrave;ne Hip-hop burkinab&eacute; voire africain. Il a fait une entr&eacute;e fracassante dans l&rsquo;univers musical africain &agrave; travers son tube phare&nbsp;Votez pour moi. Smockey a remport&eacute; le prix du meilleur rappeur africain lors de Kora Awards qui s&rsquo;est tenu au Burkina Faso. Entre autres ses chansons qui donnent du tournis au pouvoir de Blaise Compaor&eacute; et &agrave; certains, on retrouve R&eacute;volution, Cravate, costard et pourriture&hellip;

&nbsp;Le rappeur Smockey est &eacute;galement engag&eacute; sur plusieurs fronts. Entre autres, il a &eacute;t&eacute; aux c&ocirc;t&eacute;s des &eacute;tudiants d&eacute;guerpis des cit&eacute;s universitaires au Burkina Faso, apporte son soutien dans le dossier de Nobert Zongo. Il a contribu&eacute; &agrave; la lutte contre la&nbsp;mortalit&eacute; maternelle avec Amnesty. Smockey a collabor&eacute; avec les Artistes unis pour le rap africain (Aura) pour Plan International en faveur du droit des enfants&hellip;

&nbsp;Anani&nbsp;&nbsp;GALLEY