Hymne a l’Amour Islamique

Afriquinfos Editeur
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Hymne a l’Amour Islamique

L'islam, comme beaucoup de religions de ce monde d'ailleurs, considère que l'amour d'un homme et d'une femme se concrétise pleinement, sainement et profondément, dans les liens du mariage. Cette institution est sacrée en Islam et trouve toujours et systématiquement sa conclusion ici-bas au nom de Dieu, en Le prenant à témoin, et à la face des hommes.

D'ailleurs, une des maximes musulmanes connues de tous ceux qui sont imprégnés de cette religion attribue à Dieu le fait que bien qu'il soit autorisé, le divorce est l'acte licite le moins aimé du Créateur. Le mariage, comme tant d'autres qui parsèment la vie de l'homme et de la femme, est une œuvre humaine qui peut prendre un caractère spirituel essentiel. Bien qu'il ait des traductions diverses et variées en fonction des lieux et des époques, il joue un rôle prépondérant dans la vie des sociétés humaines en général, et islamiques en particulier. Il est un des phénomènes sociaux les plus universellement pratiqués, quoique l'on constate dans l'évolution récente d'une partie du monde, l'Occident principalement, un désaveu qui lui est consacré (multiplication des divorces et acceptation d'une vie commune sans lui faire appel) et des changements décisifs qui lui sont imposés (Pacs, mariage pour tous pour notre pays par exemple).

Ces dernières évolutions impliquent peut-être, ou sans doute, un changement de civilisation majeure, du moins dans la partie occidentale du monde, avec une influence certaine au sein des autres aires culturelles de notre planète. Cependant, il est possible de démontrer que l'amour islamique sexué, seulement possible, dans son acception religieuse, dans le cadre du mariage, est porteur d'une édification décisive dans la construction de l'être de l'homme.

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1. Kant et Hegel au service de l’amour islamique ?

C'est l’affection mutuelle qui manifeste le plus ce rôle de protection non moins mutuelle ! Celle qui lie et relie deux êtres qui, contractuellement, à la face du monde et en prenant Dieu a témoin, s’acceptent pour la vie. Cette liaison, non dangereuse, car saine et idéalement harmonieuse si ce n’est utopique lorsqu’on la pense en état de célibat et qu’on se sent comme aspiré par ce type de relation, protège l’être humain de beaucoup de choses malveillantes, comme l’écharpe annihile l’effet de froidure d’un vent fort "mistralien" qui serait, sans elle, en immixtion douloureusement sensible au plus près du corps, ou bien à l’instar d’un couvre-chef que l’on apposerait sur la tête pour empêcher l’accumulation lourde de la chaleur d’un soleil de plomb s’introduire, après avoir tapé sur le crâne comme s’il recevait des coups de marteau jusqu’à le transpercer, au sein même du cerveau n’arrivant plus alors à penser avec concentration.

Kant, dans son Idée d’une Histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique (1784), il est vrai dans une toute autre perspective que celle de l’amour et qui était liée à l’histoire universelle des hommes qui, de par leur nature, étaient destinés à créer une « Société des Nations », disait, en substance et à juste titre, comme par une portée générale, qu’il faut du mal pour que le bien se révèle au monde et s’épanouisse en le régentant. Et bien, en prenant cette perspective kantienne de la confrontation du mal et du bien, si le mal est l’absence du mariage, le bien en est sa consécration lorsque la volonté de l’être est de ne plus supporter le mal de l’absence.

Hegel, quant à lui, concevait l’Histoire universelle au service de la Raison, au plutôt, comme un champ clos dans lequel travaille, de manière égale et en tout temps, l’Esprit faisant émerger l’Idée dans une action « providentielle » salutaire sur le monde qui a une fin absolue, celle de la Liberté et de sa transposition dans l'Esprit humain (Leçons sur la philosophie de l'histoire, 1837). C'est pourquoi l'on peut dire que la Raison, si, réellement, elle s’est déployée sur le monde, l’a fait principalement, dans le temps et au niveau même des individus, par le mariage, cadre universel de la procréation et de la survie de l’espèce depuis des temps immémoriaux, ainsi que de la transmission, de génération en génération, de l'"Esprit des peuples", qui sont différenciés par des caractéristiques fondamentales et évolutives présentes en chacune des sociétés humaines, et qui dans la conception hégélienne de l'Histoire, sont les réceptacles des différentes manifestations de l'Esprit du monde.

2. Les effets du mariage

Pour l’islam, le mariage est le type d’union qui fait accomplir à la personne la moitié de sa religion tant il est vrai que la fondation d’un foyer a une force libératrice des potentialités humaines qui, cessant d’être subordonnées à toute entrave liée à l’illogique vie de célibat, peuvent s’accomplir dans leur "Mission terrestre" qui est de façonner le destin, individuel comme collectif, dans le sens du mieux-être de soi et d’autrui. Toutes les tares et faiblesses, peurs et angoisses, difficultés et mauvaises directions impulsées aux différentes existences, si elles ne disparaissent pas du jour au lendemain dès la vie conjugale entamée, s’atténuent pour peu qu'une entente plus que cordiale se construise dans la vie de couple. Elles font progressivement place à de la joie de vivre, avec foi et confiance en Dieu. À un bien-être et une estime de soi non feints. Et, pensée provenant de la foi profonde et substantielle qui est la plus importante pour nous, êtres d’adoration de l’Unique, à l’acceptation, et de l'idée de la mort, et de son effectivité, telle que décidée par Dieu dans Son infinie sagesse. Voilà pourquoi, comme il est dit dans le Coran, nous sommes tous un vêtement pour l’être de notre cœur, comme il l’est pour nous, pourvu qu’il soit revêtu au nom d’Allah.

Reste tout de même l’autre moitié de l’accomplissement de l’homme par l’homme, en Dieu, qui, elle, mène à chercher, puis, avec bonheur, à trouver les réponses existentielles, d’interrogation complexe en interrogation complexe de soi. Ces pérégrinations intérieures nécessitent le long travail d’une vie, ce qui n’est pas une mince affaire mais dont le principe doit être accepté avec certitude…comme le fait que le mariage apporte la douceur à l’inquiétude de soi et au questionnement du monde, sans toutefois y apporter ni remède décisif ni réponse définitive, choses qu’on ne peut capter qu’en soi et uniquement par la permission de Dieu Tout-Puissant, selon les modalités que Lui Seul décide.

Ainsi d’un Mohamed Assad (Le chemin de la Mecque, 1976), qui tenta de connaître son être profond lorsqu'il choisit de consacrer un certain nombre d'années à parcourir, incessamment, avec son fidèle compagnon Zayd, les déserts rocailleux et sablonneux de l'Arabie. Ayant définitivement abandonné sa vie « civilisée » de Juif autrichien né dans l’empire austro-hongrois des Habsbourg, et bien qu'il avait fondé, en se mariant à Médine, le foyer qui le liait enfin aux Arabes, peuple dont il était tombé amoureux à tel point qu’il en adopta les us et les coutumes aussi facilement qu'il dit adieu à son ancienne vie, il ne concevait la recherche de son être que dans des excursions sans fin à la rencontre d'un monde invisible à l’œil de l'Occident moderne, mais tellement révélateur, selon lui, de ce qu'était l'Europe ancienne avant qu'elle ne se fourvoie dans la modernité. Cependant, être marié, vu le confort matériel et spirituel que cela apporte, simplifie la donne, irrémédiablement, en étant cette sorte de piédestal indispensable à la conquête ultérieure de sa propre vie, et de son paradis, toujours au nom de Dieu l’Unique et le Tout-Miséricordieux !

Nous devons tous porter défense à l'amour islamique. Non pas par rejet dogmatique de celui qui ne s'y conformerait pas. Mais plutôt par pédagogie de l'être par l'être, de l'homme par l'homme et de la femme par la femme. Et utiliser, pour cela, toutes les ressources de la connaissance et de la pensée qui seraient à notre portée afin, par la Raison, de démontrer à son semblable que la vie conjugale, si elle n'est pas l'ultime fin d'une vie, constitue tout de même le commencement d'une "bonne vie".

Seul Dieu reste le Savant suprême

Adel TAAMALLI
32 ans, ancien étudiant en Histoire, aujourd'hui travaillant dans le tourisme de groupe pour un tour-opérateur basé à Aix en Provence