Abdoulaye Sèye, une symphonie inachevée

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<strong style="margin-right:4px;">Photo diffusée par Le Témoin.</strong>  					Abdoulaye Sèye

Une symphonie inachev&eacute;e&hellip; L&rsquo;expression a servi des milliers de fois au point de para&icirc;tre galvaud&eacute;e mais elle s&rsquo;applique bien &agrave; la mort de notre confr&egrave;re Abdoulaye S&egrave;ye.

Journaliste talentueux, ayant fait ses humanit&eacute;s classiques pour avoir commenc&eacute; par des &eacute;tudes de philosophie avant d&rsquo;atterrir dans le monde de la presse, Abdoulaye S&egrave;ye, au-del&agrave; des techniques de collecte et de traitement de l&rsquo;information qu&rsquo;il ma&icirc;trisait tant, &eacute;tait avant tout un grand intellectuel.

A le lire, on savait qu&rsquo;il avait un plus par rapport &agrave; beaucoup de journalistes, un plus que conf&egrave;re une vaste &eacute;rudition. Il n&rsquo;a pas eu le temps de blanchir sous le harnais de la profession mais il aura assur&eacute;ment marqu&eacute; son passage dans le monde s&eacute;n&eacute;galais de la presse.

Reporter puis chef du service politique du quotidien national &laquo;&nbsp;Le Soleil&nbsp;&raquo;, directeur de Radio S&eacute;n&eacute;gal o&ugrave; il a lanc&eacute; de courageuses r&eacute;formes qui ont aujourd&rsquo;hui port&eacute; leurs fruits, chef du Service national de l&rsquo;Education et de l&rsquo;Information pour la Sant&eacute; (Sneips), Abdoulaye S&egrave;ye s&rsquo;est distingu&eacute; partout o&ugrave; il est pass&eacute; par son professionnalisme, son ardeur au travail, sa jovialit&eacute;, sa courtoisie. Il entretenait des rapports particuliers avec &laquo;&nbsp;Le T&eacute;moin&nbsp;&raquo; puisqu&rsquo;il a eu &agrave; plusieurs reprises &agrave; signer des articles sous pseudonyme dans nos colonnes. Et ce sans r&eacute;clamer le moindre paiement.

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Il &eacute;tait comme &ccedil;a, Abdoulaye, g&eacute;n&eacute;reux, d&eacute;sint&eacute;ress&eacute; et engag&eacute;. Pendant le temps qu&rsquo;il a pass&eacute; &agrave; la t&ecirc;te du Sneips, il a associ&eacute; le journal, et m&ecirc;me notre radio Top Fm, &agrave; toutes ses campagnes de communication. Et lorsqu&rsquo;il devait prendre des d&eacute;cisions importantes, il ne manquait pas de venir me demander des conseils. Il me donnait toujours du &laquo;&nbsp;Le Grand&nbsp;&raquo; et &eacute;tait pr&ecirc;t &agrave; faire tout travail que je lui demandais, &agrave; toujours apporter un coup de main.

Luttant depuis deux ans contre un mal insidieux qui l&rsquo;a finalement emport&eacute; dimanche dernier, Abdoulaye S&egrave;ye a fait preuve d&rsquo;un grand courage durant toute cette p&eacute;riode, ne sollicitant personne et s&rsquo;en remettant &agrave; Dieu.

Sa vie sur cette terre aura &eacute;t&eacute; br&egrave;ve mais bien remplie, assur&eacute;ment. Notamment sur le plan professionnel o&ugrave; il nous a laiss&eacute; des textes de toute beaut&eacute; dont les jeunes journalistes pourront s&rsquo;inspirer, et qui nous rappelleront le grand homme de plume qu&rsquo;il fut.

Adieu Abdoulaye, et repose en paix dans ta derni&egrave;re demeure de Yoff. Nous ne t&rsquo;oublierons jamais&hellip;

MAMADOU OUMAR NDIAYE

Le T&eacute;moin, hebdomadaire s&eacute;n&eacute;galais
&Eacute;dition N&deg; 1137 ( SEPTEMBRE 2013)