Situation en Méditerranée : l’OIM et le HCR plaident pour plus de souplesse des Etats européens

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Paris (© 2019 Afriquinfos)- Une réunion organisée lundi par la Présidence française, a vu la participation du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, et du Directeur général de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), António Vitorino. La situation des migrants en Méditerranée étant au cœur des échanges, les deux responsables d’agences onusiennes ont appelé les Etats européens à une coopération plus accrue et à la prise de mesures urgentes pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines en mer.  

Si ces derniers mois les chiffres des pertes en vies humaines ont baissé en Méditerranée, il n’en reste pas moins que des drames surviennent encore. Réunis à Paris à l’initiative du Président Français Emmanuel Macron, les ministres de l’intérieur et des affaires étrangères des pays membres de l’Union Européenne (UE) et des hauts responsables onusiens, ont échangé sur la crise libyenne et la situation en Méditerranée. Il s’agissait surtout de s’accorder sur les voies et moyens de prévenir de nouvelles pertes en vies humaines.

A ce sujet, l’OIM et le HCR ont publié une déclaration commune. Dans celle-ci, ils ont notamment plaidé pour que les migrants ne soient plus renvoyés dans des centres de détention en Libye. « Compte tenu des risques d’abus, de mauvais traitements ou de décès, personne ne devrait être renvoyé dans un centre de détention en Libye après avoir été intercepté ou secouru en mer », ont souligné M.M. Grandi et Vitorino. Ils souhaitent également un engagement plus poussé des Etats européens en ce qui concerne les opérations de sauvetage et de recherche « qui sont souvent laissées aux ONG ou aux cargos commerciaux ». Ces ONG justement dont le rôle crucial devrait être reconnu au lieu d’être criminalisées et stigmatisées pour avoir sauvé des migrants en mer. « Les navires de commerce, sur lesquels on compte de plus en plus pour mener des opérations de sauvetage, ne doivent pas être poussés à transférer les personnes secourues auprès des garde-côtes libyens, ni à les faire débarquer en Libye, un pays dépourvu de ports sûrs », ajoutent-ils. Parallèlement, les évacuations et la réinstallation hors de la Libye demeurent une bouée de sauvetage vitale pour les personnes confrontées à une menace immédiate sur leur vie, ont- soulignés les chefs du HCR et de l’OIM.

Filippo Grandi et António Vitorino, dans leur déclaration commune, ont également mis le doigt sur les causes qui poussent les migrants à risquer leurs vies en mer et ont exhorté les états européens à travailler sur cet aspect aussi. « Tant que de multiples conflits en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne ne seront pas résolus et que des problèmes de développement persisteront, des personnes continueront à chercher d’autres alternatives pour elles-mêmes et leur famille », ont-ils fait remarquer.

- Advertisement -

Boniface T.