Canal plus ambitionne d’implanter une industrie de cinéma en Afrique francophone

Afriquinfos
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Abidjan (© Afriquinfos 2017)- Le groupe français Canal Plus, envisage d’implanter une industrie locale en vue de satisfaire le public africain. Selon Damiano Malchiodi, directeur de la chaîne A+, filiale du groupe, le « public africain est très en demande d’avoir de grandes séries d’Afrique francophone, sachant qu’il consomme déjà de l’Afrique anglophone » ou lusophone et même des séries latino-américaines, souligne M. Malchiodi

« Les Africains ont des histoires fortes et ils savent raconter des histoires mais après il faut les mettre en musique avec une image et un son qualité et répondre aux attentes du public. » a affirmé M. Malchiodi en marge du 2e Discop d’Abidjan (Marché de développement de l’industrie, de la création et vente de contenus télévisuels).

C’est une vocation d’A+ d’investir, de développer des séries dans toute l’Afrique francophone qui peuvent répondre à une attente du public en liaison avec leur quotidien », promet-il.

Canal Plus a enregistré plus de 650 millions d’euros de pertes et une hémorragie d’abonnés ces deux dernières années en France. Toutefois, il est sur une dynamique inverse en Afrique où il compte désormais 2,8 millions d’abonnés.

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« Il y a clairement une capacité de développement pour devenir un marché aussi puissant que d’autres » comme Nollywood (Nigeria) ou Bollywood (Inde).

« Il y a une nouvelle génération, d’humoristes, comédiens, chanteurs, musiciens… Il y a un vivier, une puissance une force qui attendent », souligne-t-il.

La piraterie, un poison qui tue le secteur cinématographique

Le directeur de la chaîne n’a pas manqué de dénoncer le piratage  « C’est extrêmement destructeur pour le marché qui justement se construit.

Il faut que les comédiens, les producteurs, les réalisateurs… aient des rémunérations », assure-t-il. Rien qu’en Côte d’ Ivoire, Canal+ estime à environ un million de clients-pirates : soit le double du nombre de ses abonnés.

« C’est une attaque directe aux créateurs de contenus. Ils (pirates) cassent le cercle. On essaie de construire le marché et permettre aux producteurs d’avoir un retour sur investissement pour pouvoir réinjecter (les sommes gagnées)  dans de nouvelles productions.

La chaine A+ qui diffuse essentiellement des séries et des programmes de divertissements compte 3 millions d’abonnés si on comptabilise ses clients hors Afrique.

Damiano Machiodi garde tout de même espoir que les investissements du groupe vont permettre de faire émerger « un écosystème pour arriver à une industrie autour du cinéma et de la fiction en Afrique francophone ».

AFP