RDC: les élections dans un an normalement

Afriquinfos
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Kinshasa (© Afriquinfos 2017)-En République démocratique du Congo RDC, le compte à rebours commence officiellement samedi pour des scrutins qui doivent sonner l’heure du départ déjà retardé du président Joseph Kabila.

Les 45 millions de Congolais recensés en 2017 choisiront-ils leur nouveau président, leurs députés et leurs élus provinciaux en « une seule séquence » le 23 décembre 2018.

Aux affaires depuis 2001, le président Kabila, 46 ans, laissera-t-il le pouvoir à un successeur élu début 2019, après avoir prolongé de fait de plus de deux ans son deuxième et dernier mandat constitutionnel qui a pris fin le le 20 décembre 2016 ?

Les obstacles sont à la mesure d’un pays-continent de 2,3 millions de km2 qui n’a jamais connu de transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique le 30 juin 1960, et dont les richesses minières (cuivre, cobalt, coltan, or, diamant…) suscitent toutes les convoitises.

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Le processus électoral commence en terrain plus que miné. La RDC est une des priorités humanitaires des Nations unies dans le monde en 2018, avec quatre millions de déplacés internes et des centaines de milliers d’enfants en danger au Kasai, d’après les alertes des agences humanitaires.

Recrudescencce des viols, meurtres

Plus précisément, la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) recense toujours chaque mois des centaines de meurtres, viols…, oeuvre des milices ou des forces de sécurité (701 violations des droits en novembre, 704 en octobre 2017, contre 644 en septembre et 441 en août…).

La publication d’un calendrier électoral le 5 novembre, sous pression américaine, n’a pas détendu la situation politique.

Sans réponse jusqu’à présent, l’épiscopat congolais, qui a servi de médiateur pour l’accord de la Saint Sylvestre, a demandé au président Kabila de déclarer publiquement qu’il ne serait pas candidat à sa propre succession.

Les autorités interdisent et dispersent toute manifestation du Rassemblement de l’opposition, qui demande le départ de M. Kabila dès la fin de l’année. « Ils (ndlr: les opposants) veulent le pouvoir sans élection », accuse une source sécuritaire.

Un « Comité laïc » annonce encore des marches pour le dimanche 31 décembre sur des mots d’ordre très généraux -« libérer l’avenir », « sauver le Congo ».

Très formellement, les autorités sont déjà en retard sur le calendrier présenté par la commission électorale le 5 novembre.

Le président Kabila n’a en effet pas promulgué comme prévu le 15 décembre la réforme électorale adoptée dans la douleur et la polémique par le Parlement dans la nuit du 15 au 16 décembre.

Vignikpo Akpéné