Cinq pays ouest-africains se serrent les coudes contre les poches d’onchocercose

Afriquinfos Editeur
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Les experts du Togo, du Ghana, du Bénin, du Burkina Faso et la Côte d'Ivoire se sont réunis à Lomé depusi mercredi dans le cadre d'un atelier régional pour affiner leurs stratégies afin de parvenir à l'éradication de cette maladie, avec une prise en compte des expériences de chacun de ces cinq pays où persistent encore des poches résiduelles.

Ces pays sont traversés, chacun, par des cours d'eau dont les vallées sont des habitats de la mouche noire appelée simulie au nom scientifique Simulium damnosum qui transmet cette maladie. L'onchocercose, présentée comme la deuxième cause de la cécité dans les pays du Sud, est provoquée par le parasite, microfilaire, nommé Onchocerca volvulus.

Selon des scientifiques des cinq pays regroupés à Lomé, l'onchocercose subsiste encore dans certaines des localités frontalières.

"Actuellement, dans les cinq pays, la situation de l' onchocercose est généralement bonne. Le taux de prévalence, en général par rapport au début du programme dans les années 1976, s' est beaucoup amélioré", ont-ils rassuré.

"Mais on trouve encore certains villages ou localités où les prévalences dépassent 5%", ont-ils souligné pour indiquer l' urgence du renforcement des stratégies de lutte pour ces cinq pays ouest-africains.

En Côte d'Ivoire, une évaluation épidémiologique effectuée en 2007 a révélé un taux de prévalence de 14,29% chez les enfants de moins de cinq ans, à la suite de cas d'onchocercose enregistrés dans les zones forestières dans la région ouest de ce pays.

Au Togo, particulièrement, en 2008, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis fin à son projet en Zone d'Intervention Spéciale (SIZ) consacré à la lutte contre cette maladie dans ce pays, alors que des poches résiduelles étaient signalée dans plusieurs villages de la vallée du fleuve Mô, un affluent de l'Oti dans le nord du Togo, avec des taux de prévalence élevés jusqu'à 21,7%.

Au début du projet en 1976, les enquêtes épidémiologiques avaient révélé une hyper-endémicité avec des taux de prévalence variant entre 50 et 85% et des taux de cécité de l'ordre de 1 à 4%.

Des sources du ministère de la Santé indiquent qu'à la fin de 2002, l'hyper-endémicité a été réduite à des taux inférieurs à 10% avec un taux de cécité à moins de 1%, à l'issue d'une lutte " rationnelle et coordonnée contre cette maladie de la mouche noire".

"Nous menons cette lutte contre l'onchocercose il y a très longtemps", a dit le ministre togolais de la Santé, Charles Kondi Agba, ajoutant que des partenaires et des laboratoires ont décidé de donner, au Togo, le médicament de traitement l'Ivermectine, " aussi longtemps qu'il le faut à tous ceux qui en ont besoin".

"La simulie est là. Ce que nous souhaitons c'est tuer la microfilaire afin que la mouche, elle, ne puisse pas transmettre la maladie", a-t-il insisté.

"Nous avons fait beaucoup d'efforts contre la simulie mais nous n'avons pas tué la mouche. Elle existe toujours. Nous souhaitons seulement qu'elle ne transmette plus la microfilaire", a expliqué le ministre de la Santé Charles Kondi Agba.