La CEDEAO à Abidjan pour "donner de l’élan" à ses décisions sur le Mali et la Guinée-Bissau

Afriquinfos Editeur
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"L'objectif de ce sommet extraordinaire convoqué une fois encore en urgence est de faire le bilan à mi-parcours de nos actions communes et donner de l'élan à nos prochaines initiatives", a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO, à l'ouverture des travaux. Il a rappelé l'actualité de la sous-région ouest-africaine marquée par la situation politique au Mali avec en toile de fond "la menace de l'expansion du phénomène du terrorisme" et le coup d'Etat militaire en Guinée Bissau.

"Nous devons prendre d'importantes décisions pour répondre sans délai à la situation de confusion en Guinée-Bissau", a indiqué Alassane Ouattara. Malgré les injonctions de la CEDEAO et de l'Union africaine, la junte militaire au pouvoir en Guinée-Bissau après le coup d'Etat du 12 avril a mis en place un "Conseil national de commandement" pour diriger une transition de deux ans dans le pays.

"Nous ne pouvons tolérer plus longtemps cette usurpation, l'armée doit se retirer et laisser le processus électoral aller à son terme", a souligné Alassane Ouattara non sans marteler que "le temps est venu pour la CEDEAO de prendre ses responsabilités" pour mettre en place un "dispositif transitionnel" conforme à la Constitution bissau-guinéenne et permettre le retour à l'ordre constitutionnel et la poursuite du processus électoral. "Face à l'urgence de la situation, nos travaux doivent nous permettre de répondre efficacement au défi sécuritaire tout en préservant l'essence démocratique de nos institutions et tout en appelant au renforcement de la coopération avec nos partenaires", a poursuivi Alassane Ouattara.

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 Sur le Mali, Alassane Ouattara estime que les résultats obtenus inscrivent le pays dans une "dynamique de transition".

La mission des six chefs d'Etat de la CEDEAO et la médiation du président Blaise Compaoré ont permis d'accorder l'amnistie aux membres de la junte, de lever toutes les sanctions, d'investir un président intérimaire et de former un gouvernement de transition après la nomination d'un Premier ministre de "consensus". Pour le président de la CEDEAO, "il faut accompagner la transition politique pour permettre au Mali de retrouver son intégrité territoriale".

"Beaucoup reste à faire, il faut clarifier le rôle de chacun des acteurs de cette transition, insister sur la primauté de la Constitution et faire en sorte que l'autorité civile soit affirmée et renforcée", a-t-il suggéré.  

 C'est la 4ème fois que les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO se réunissent à Abidjan et à Dakar sur la situation au Mali et en Guinée-Bissau.