Pendant qu’à l’Ouest on s’avance vers l’ECO, en Afrique Centrale on en est loin !

Afriquinfos Editeur
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Malabo (© 2019 Afriquinfos)- Que l’on se situe en Afrique de l’Ouest ou en Afrique Centrale, on n’a visiblement pas la même posture par rapport au Franc CFA. Pendant qu’on parle de monnaie unique, de critères de convergence à Abidjan, à Malabo, on est plutôt dans l’optique de rediscuter avec la question de la parité avec la France et il n’est pour l’heure pas question de changer de devise.    

C’est le Président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, qui s’est fait le porte-parole de cette position des pays d’Afrique centrale. Selon lui, contrairement aux chamboulements en cours dans la zone CEDEAO, l’heure n’est ni au changement de nom, ni à la question d’une monnaie unique dans la zone CEMAC. Il s’agit pour ses pays membres, d’entamer des discussions avec Paris sur la parité du Franc CFA avec l’euro. « Nous avons appris que l’Afrique de l’Ouest va peut-être changer sa monnaie, mais ici en Afrique centrale, on a déjà échangé nos points de vue sur le sujet », a révélé le président équato-guinéen. Il s’agit pour nous de « Négocier préalablement avec la France pour lui présenter certaines difficultés que les pays d’Afrique centrale rencontrent en relation avec la couverture qu’elle fait du franc CFA, plutôt que de se lancer dans un processus de changement de cette monnaie », a-t-il confié.   

Pour lui, le changement de nom ne suffit pas, « c’est avoir une monnaie forte qui puisse rivaliser avec les autres économies » qui devrait être la priorité. Un avis partagé par certains économistes du continent à l’instar du professeur agrégé en économie et ancien ministre de l’économie de la Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly. Ce dernier soutient d’ailleurs que le projet de l’ECO n’aboutira pas. M. Koulibaly dit ne pas croire que les autres pays de la CEDEAO hors de la zone CFA accepteront de sortir de la « liberté monétaire pour s’engoncer dans la servitude monétaire ». « Je ne vois pas comment le Nigeria, le Ghana, la Guinée et les autres pourraient accepter cela », a-t-il déclaré. Mais la lutte contre le CFA doit pourtant continuer pour en arriver à une monnaie unique peut-être pas en 2020 mais plus tard sous d’autres conditions que celles actuelles.

S.B.

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