Ecarté de la gestion du Port de Douala, Bolloré s’en remet à la justice

Afriquinfos Editeur
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Douala (© 2020 Afriquinfos)- Le 31 décembre dernier, le contrat liant le Port autonome de Douala (PAD) et le Douala International Terminal (DIT) est arrivé à son terme. Les autorités portuaires camerounaises, ont décidé de ne pas le renouveler au grand dam du Groupe Bolloré dont le DIT est une filiale. La société française dénonce ce qu’elle considère comme une spoliation et entend saisir les juridictions compétentes pour faire valoir ses droits.  

Ce début d’année démarre avec une brouille entre les autorités portuaires camerounaises et le Groupe Bolloré. La raison, le non renouvellement par le PAD du contrat d’exploitation du Terminal à Conteneurs que gérait jusque-là, le Douala International Terminal, une filiale de la multinationale française.  En effet, c’est le 31 décembre 2019 qu’ont pris fin les 15 ans de concession du TAC du port de Douala incluant, les activités d’exploitation, de maintenance et de modernisation. En attendant la désignation d’un autre concessionnaire, le Port autonome de Douala (PAD) a décidé de reprendre la gestion du TAC, à travers la Régie du terminal à conteneurs (RTC), une structure sous tutelle du PAD. Les dirigeants du Port de Douala ont à cet effet dans une note datée du 30 décembre, informé qu’ils réquisitionnaient l’ensemble des actifs de DIT pendant un an ainsi que ses employés.

Cette procédure est jugée illégale par le groupe Bolloré. « Le recours à cette procédure est illégale dans la mesure où la réquisition n’est pas un pouvoir ouvert au PAD. Seules les administrations civiles ou militaires peuvent y recourir….que dans des situations très spécifiques de sécurité nationale, de catastrophe naturelle ou de très grave accident », lit-on dans un communiqué signé par la Direction du DIT. Le groupe français compte donc porter l’affaire devant les instances judiciaires et administratives camerounaises afin de faire barrage à ce qui pour lui est une spoliation. Cette « réquisition des moyens et ressources de DIT afin de permettre à la régie d’assurer la continuité des opérations du terminal montre le degré d’impréparation du PAD et de son dirigeant qui défie ouvertement les lois de la République du Cameroun depuis qu’il est en charge de ce dossier », précise le Groupe Bolloré.  

Une situation de crise se profile donc à l’horizon dans le principal port du Cameroun.

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S.B.