Après le Congo, encore une explosion d’un dépôt de munitions en Afrique centrale en plein centre-ville

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N’Djaména (© 2024 Afriquinfos)- Le plus important dépôt de munitions de l’Armée tchadienne situé au quartier de Goudji (à N’Djamena), a été le théâtre d’un gigantesque incendie meurtrier dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 juin. Le feu a entrainé deux heures de puissantes explosions et a fait au moins neuf morts et 46 blessés, a annoncé le ministre de la Santé publique.

 ‘’Un incendie dans un dépôt des minutions au camp de la réserve stratégique a provoqué des dégâts humains et matériels. Paix aux âmes des victimes, sincères condoléances aux familles éplorées et prompt rétablissement aux blessés’’, a annoncé le président Mahamat Idriss Déby Itno sur sa page Facebook. Le dirigeant a présenté ses condoléances aux familles des victimes sans toutefois en préciser le nombre. Il a en outre promis qu’une enquête sera ouverte pour déterminer les causes et situer les responsabilités.

De très nombreuses et très puissantes détonations ont résonné deux heures durant, faisant trembler des bâtiments parfois jusqu’à 6 ou 7 kilomètres du sinistre, avant de s’espacer puis cesser vers minuit et demi mercredi (23 h 30 GMT mardi). Une épaisse fumée rougeâtre s’élevait encore dans le ciel, visible à plusieurs kilomètres.

Une demi-heure après les premières explosions Abderaman Koulamallah, le ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement du Tchad avait annoncé : « Un incendie s’est déclaré dans un magasin de munitions militaires situé à Goudji, provoquant des explosions importantes. La population est invitée à garder le calme« . D’après lui, «ce dépôt a pris feu accidentellement. Bien entendu, dans un dépôt militaire, cela occasionne des explosions d’obus, de munitions, et c’est assez impressionnant […]. Les forces d’interventions dont des pompiers sont sur place. On attend que ça se calme un peu pour maîtriser la situation».

Le ciel de la ville a paru s’embraser littéralement au-dessus du quartier de Goudji et de sa « poudrière« , le nom communément donné au plus important dépôt de munitions de tous calibres et d’armes lourdes de l’armée, ont rapporté des journalistes de l’AFP. De nombreux projectiles de tous calibres ont été propulsés dans le ciel et explosaient à intervalles réguliers, selon des journalistes de l’AFP. Il était impossible de s’approcher du sinistre en raison d’un imposant cordon de sécurité dressé par les militaires, a indiqué l’un de ces journalistes.

L’arsenal de Goudji abrite de nombreuses habitations. Il est situé près d’importantes garnisons et de l’état-major de l’armée, de l’aéroport international Hassan Djamous et de la base militaire Adji Kosseï qui abrite des éléments des Forces françaises au Sahel (FFS). « Le toit de notre maison a été emporté par une des explosions« , a témoigné à l’AFP au téléphone Kadidja Dakou, 36 ans, qui habite dans le quartier d’Amsinéné, jouxtant celui de Goudji. Cette mère au foyer et ses trois enfants se sont réfugiés dans la rue comme tous leurs voisins, selon elle, de peur que leurs maisons ne s’effondrent.

Un événement similaire à celui de Brazzaville en 2012

Ce triste événement rappelle l’explosion tragique d’un dépôt de munitions à Brazzaville en 2012, ayant fait au moins 150 morts et 1500 blessés. Dans ce précédent cas, un court-circuit était à l’origine de l’incendie. Cinq explosions très fortes et espacées s’étaient produites de 08H00 à 10H45. Elles ont secoué et fait des dégâts matériels à Kinshasa, la capitale de la RD Congo voisine, séparée de Brazzaville par le fleuve Congo.

De nombreuses maisons ont été rasées par le souffle de l’explosion, des vitres ont volé en éclats, des toitures ont été éventrées et des portes défoncées, a constaté un journaliste de l’AFP. Des logements et bâtiments ont été touchés jusqu’au centre-ville. Le chapelet de déflagrations a provoqué des mouvements de panique, rappelant aux habitants de la ville le temps de la guerre civile il y a une dizaine d’années.

Vignikpo Akpéné

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