‘Visa Openness Index Report 2020’: Seychelles, Bénin, Gambie, champions africains

Afriquinfos Editeur
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Addis-Abeba (© 2020 Afriquinfos)- Comme annoncé par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) entrera en vigueur le 1er janvier 2021. Une libéralisation des flux commerciaux qui devrait rimer avec une libre circulation des biens et des personnes. Sauf que pour l’heure, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne selon le rapport du «Visa Openness Index Report 2020».

Plus que quelques semaines et les ressortissants africains seront désormais soumis au régime de la ZLECA. Mais, selon un récent rapport conjointement initié par la Commission de l’Union africaine (UA) et la Banque africaine de développement (BAD), les pays du continent sont loin d’être sur la même longueur d’onde s’agissant de leur ouverture aux visas. Seuls les Seychelles, la Gambie et le Bénin permettent actuellement aux voyageurs africains d’entrer sans visa sur leur territoire, selon le rapport ‘Visa Openness Index 2020’.

Il ressort dudit document que les voyageurs africains ont encore besoin de visas pour voyager dans 46% des pays du continent. Une situation des plus incompréhensibles puisque 80% des migrations africaines s’opèrent à l’intérieur du continent africain.

Ce taux de 46% révèle à la fois le manque d’échanges interafricains au niveau économique et le dysfonctionnement de la liberté de circulation qui ne fonctionne pas du tout ou ne fonctionne pas de manière fluide malgré l’existence des regroupements régionaux et la signature de plusieurs conventions pour faciliter la libre circulation. «Il y a une forme de méfiance de la part des Etats africains, notamment sur un continent marqué par des guerres, des mouvements extrémistes, du terrorisme et de l’instabilité politique. Les pays se referment pour éviter la contagion ou exporter les troubles», explique Mohamed Charef, directeur de l’Observatoire régional des migrations espaces et sociétés (ORMES).

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Et d’ajouter : «Les raisons économiques ne jouent pas beaucoup dans cette prise de position, ce sont les raisons politiques et sécuritaires qui priment». Un constat que partagent les rédacteurs dudit rapport. Pour eux, la sûreté et la sécurité des voyages restent au premier plan dans l’esprit des décideurs et des citoyens en ce qui concerne l’ouverture des frontières alors que les Gouvernements sont en train d’actualiser leurs règles en matière d’autorisation de voyager.

Boniface T.