Rome (© 2021 Afriquinfos)- Le Programme alimentaire mondial (PAM) a tiré le 22 juin dernier, la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire critique dans certaines parties du monde y compris d’Afrique. 41 millions de personnes sont exposées à un risque imminent de famine dans 43 pays et le prix à payer pour les atteindre est d’environ 6 milliards de dollars. «Nous avons besoin de financement et nous en avons besoin maintenant», a alerté David Beasley le directeur exécutif du PAM.
Présente déjà dans quatre pays, la famine pourrait devenir une réalité pour des millions de personnes dans le monde, sans financement urgent pour éviter une catastrophe, et sans accès aux familles isolées par les conflits, a souligné l’organisation onusienne.
«Je suis affligé par ce à quoi nous sommes confrontés en 2021. Nous avons maintenant quatre pays où des conditions proches de la famine sont présentes», a déclaré David Beasley, s’adressant au Conseil d’administration du PAM le 21 juin.
Sur le continent, la situation est déjà très préoccupante au Madagascar, au Soudan du Sud, en Ethiopie. Dans ces 3 pays africains, 584.000 personnes vivent actuellement dans des conditions proches de la famine.
Par ailleurs, l’insécurité alimentaire reste inquiétante dans plusieurs autres nations comme le Zimbabwe, le Nigeria, le Burkina Faso, où les facteurs comme les chocs économiques, le changement climatique ou les conflits ont fragilisé les populations. Selon l’organisme onusien, il faudra environ 6 milliards $ pour éviter que 41 millions de personnes ne basculent dans la famine.
« En Somalie en 2011, 260.000 personnes sont mortes de faim – et au moment où la famine a été déclarée – la moitié de ces personnes étaient déjà mortes. Nous ne pouvons pas débattre des chiffres éternellement alors que les gens ont besoin de notre aide maintenant », a averti Beasley.
Les facteurs aggravant la situation
Les conflits, le changement climatique et les chocs économiques sont à l’origine de l’augmentation de la faim, mais les pressions sur la sécurité alimentaire sont aggravées par la flambée des prix des aliments de base cette année. Les prix mondiaux du maïs ont grimpé de près de 90% en glissement annuel, tandis que les prix du blé ont augmenté de près de 30 % sur la même période.
Dans de nombreux pays, la dépréciation de la monnaie s’ajoute à ces pressions et fait monter les prix encore plus haut. Cela alimente à son tour l’insécurité alimentaire dans des pays comme le Liban, le Nigéria, le Soudan, le Venezuela et le Zimbabwe.
Lauréat du prix Nobel de la paix 2020, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies est la plus grande organisation humanitaire au monde. Nous sauvons des vies dans les situations d’urgence et utilisons l’assistance alimentaire pour ouvrir une voie vers la paix, la stabilité et la prospérité au profit de ceux qui se relèvent d’un conflit, d’une catastrophe ou subissent les effets du changement climatique.
Pour rappel, le PAM compte porter assistance à 139 millions de personnes d’ici la fin de cette année. Il s’agirait alors de la plus importante opération de son histoire.
V. A.