Rihana, Baaba Maal, des stars nigérianes et américaines vantent l’Afrique dans ‘Wakanda forever’

Afriquinfos Editeur
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Dakar (© 2022 Afriquinfos)- La bande originale du film « Black Panther » : Wakanda Forever a été dévoilée au grand public ce 4 novembre 2022. Réalisée par Ryan Coogler et Ludwig Goransson, elle est l’émanation d’un album ad hoc contenant 19 titres issus d’’un mélange de genres musicaux. Des figures célèbres de la chanson afro-américaine et africaines y interviennent.

La chanteuse américaine Rihanna, le chanteur et compositeur sénégalais Baaba Maal, les Nigérians Rema, Ckay, Tems, Fireboy et Burna Boy, ainsi que les Sud-Africains DBN Gogo, Sino Msolo, Kamo Mphela, Young Stunna et Busiswa. Interprètent des chansons tirées ou inspirées du deuxième film « Black Panther ».

La deuxième collection musicale publiée pour Black Panther : Wakanda Forever, est  sortie ce 11 novembre. Elle est disponible en streaming et en téléchargement sur les principales plateformes numériques (link is external).

En juillet, Hollywood Records et Marvel Music ont sorti un EP de trois titres intitulé Black Panther : Wakanda Forever Prologue. On y retrouvait le Nigérian Tems et le Ghanéen Amaarae, ainsi que l’artiste mexicain Santa Fe Klan.

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Le projet de 19 titres, a été annoncé la semaine dernière par le single principal de Rihanna, « Lift Me Up ». Il comprend plus de 40 artistes internationaux enregistrés à Lagos, Mexico, Londres et Los Angeles, l’histoire étant inspirée des cultures nigériane et méso-américaine.

Parmi les autres artistes d’origine africaine présents sur l’album figurent le rappeur britannico-ghanéen Stormzy et le groupe de hip-hop nigérian-américain Tobe Nwigwe.

La bande originale du premier volet du film, sortie en février 2018, met en vedette les artistes africains Baaba Maal, Babes Wodumo, Saudi, Yugen Blakrok et Sjava. Au cours de Black Panther : Wakanda Forever, les spectateurs entendront plus de 250 musiciens, deux orchestres et deux chœurs.

Le célèbre compositeur suédois Ludwig Göransson, qui a remporté deux Emmys, deux Grammys et un Oscar, a travaillé à la fois sur la partition et sur les chansons originales de la bande-son.

Les films de la Panthère noire assument bien plus de responsabilités que les nombreux autres produits du Marvel Cinematic Universe. On attend d’eux non seulement de l’action, des frissons et des effets spéciaux, mais aussi qu’ils remédient aux stéréotypes de longue date de tout un genre et qu’ils offrent une représentation honorable de cultures auparavant marginalisées.

À l’écran, il s’agit d’inventer le Wakanda, une nation africaine disciplinée et dotée d’une technologie de pointe. Et pour les bandes sonores des films, des collaborations entre des professionnels d’Hollywood – notamment le compositeur suédois de la partition orchestrale, Ludwig Goransson – et des musiciens africains.

Le deuxième volet de la franchise, « Black Panther : Wakanda Forever », ajoute une autre culture au mélange : un royaume sous-marin dirigé par Namor, le Sub-Mariner, un personnage de longue date de Marvel. Marvel a présenté Namor il y a plusieurs dizaines d’années comme le souverain de l’Atlantide, mais maintenant – peut-être pour aborder le colonialisme, peut-être pour des raisons démographiques, peut-être pour l’impact graphique angulaire des plumes et des perles – son domaine, Talokan, est lié à la culture indigène mexicaine, assimilant Namor à Ku’ku’lkán, le dieu serpent à plumes des Mayas.

Ainsi, le nouvel album dérivé centré sur les chansons – « Black Panther : Wakanda Forever (Music From and Inspired By) » – s’appuie sur des musiciens et des instruments d’Afrique et du Mexique, ainsi que sur des rappeurs et des chanteurs américains et britanniques. Il y a même un rap en maya.

L’attraction pop est la réapparition de Rihanna pour la chanson d’ouverture de l’album, « Lift Me Up ». Le chanteur nigérian Tems partage les crédits d’écriture et se joint aux chœurs ; un groupe mexicain traditionnel, Mono Blanco, ajoute des chœurs et des instruments à cordes pincées, rejoints par une kora d’Afrique occidentale. Si la chanson est une alliance internationale soignée, rien ne fait oublier Rihanna. Elle prie pour être protégée par des cordes gonflées et des voix de chœur, mais elle reste vulnérable.

« Wakanda Forever » tourne autour du deuil, de la loyauté, de la vengeance et de la sécurité territoriale, et sa musique – à la fois l’album « inspired by » et un album séparé « Original Score » de Goransson – est largement sombre, voire sinistre.

Burna Boy, originaire du Nigéria, supplie « Quand mon monde entier est en feu, ne me laisse pas seul » dans « Alone », tandis que dans « Interlude », le rappeur anglais Stormzy voit « du sang sur mes mains » et se demande « vers qui je me tourne ». Le chanteur mexicain Blue Rojo lance des accusations crescendo dans « Inframundo », disant à une femme qui l’a quitté que « tu n’existes plus pour moi ». Même les chansons d’amour discrètes de la bande-son – « Con la Brisa » de Foudeqush, du Mexique, et « Coming Back for You » de Fireboy DML, du Nigeria – sont teintées d’inquiétude.

V.A.