Oxfam alerte: La Covid-19 pourrait agrandir le fossé entre riches et pauvres, même dans les pays du Sud 

Afriquinfos Editeur
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Londres (© 2021 Afriquinfos) – Dans la dernière édition de son Rapport sur les inégalités dans le monde, Oxfam tire la sonnette d’alarme sur le fossé de plus en plus grand entre les plus pauvres et les plus riches à travers le monde. Une situation exacerbée par la crise née de la pandémie du nouveau coronavirus. 

Dans son dernier rapport dénommé à juste titre «Le virus des inégalités», Oxfam attire l’attention sur les conséquences de la pandémie de la Covid-19 sur les inégalités à travers la planète. Pour l’ONG internationale, dans presque tous les pays du monde, les inégalités vont se creuser un peu plus entre les moins nantis et les plus fortunés. Pour arriver à cette conclusion, Oxfam s’est basée sur les résultats d’une enquête menée auprès de 295 économistes dans 79 pays. 87% d’entre eux disaient s’attendre à ce que les inégalités de revenus s’intensifiassent dans leur pays. Les deux tiers des économistes ont déclaré que leur gouvernement n’avait probablement pas de programme en place pour lutter contre les inégalités.

Oxfam fait savoir que 1.000 milliardaires les plus fortunés ont retrouvé leur niveau de richesse d’avant la pandémie en seulement neuf mois. Il faudra 14 fois plus de temps pour les plus pauvres pour atteindre le même objectif. La fortune des milliardaires se chiffrerait à 11.950 milliards de dollars, ce qui équivaut aux sommes dépensées à ce jour par les gouvernements du G20 pour faire face à la pandémie.

Ce sont environ 200 à 500 millions de personnes supplémentaires qui se retrouvent en situation de pauvreté en 2021. La Banque mondiale pour sa part, signale que plus de 700 millions de personnes vivent dans l’extrême pauvreté avec moins de 1,90 $ par jour. On estime qu’il faudra compter au moins 10 ans avant que le taux de pauvreté retrouve son niveau d’avant 2020.

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Sous-inégalités dans les inégalités

L’autre constat mis en exergue par le rapport d’Oxfam est que les femmes sont malheureusement surreprésentées dans les secteurs de l’économie les plus durement touchés par la pandémie. C’est également la toute première fois depuis que ce rapport est produit que les inégalités sont en hausse dans la presque totalité des pays. Mais selon Oxfam, il est possible de remonter un tant soit peu la pente en prenant certaines mesures.

Il s’agit notamment de «s’affranchir du seul critère du PIB (Produit intérieur brut)» qui repose sur la croissance économique. Les pays doivent aussi faire de la lutte contre les inégalités une priorité nationale. Une meilleure reconnaissance des emplois qui sont souvent moins bien rémunérés, mais néanmoins essentiels est aussi un passage obligé. Oxfam estime également qu’une révision de la fiscalité est nécessaire dans plusieurs pays.

Boniface T.