L’état de la pandémie en Afrique au 11 juillet

Afriquinfos Editeur
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Pandémie de coronavirus en Afrique au 7 juin
Some people wear masks as they walk by the entrance to the Yaounde General Hospital in Yaounde on March 6, 2020 as Cameroon has confirmed its first case of the COVID-19 coronavirus, a French national who arrived in the capital Yaounde in February, the government said on today. - The man, 58, has been placed in isolation in a hospital, the health ministry said in a statement. In sub-Saharan Africa, Senegal has registered four cases, all foreign nationals, and South Africa and Nigeria have one case each since the outbreak emerged in December in China. (Photo by - / AFP)

Genève (© 2020 Afriquinfos)-L’Afrique a largement dépassé les 520.000  cas de coronavirus confirmés à ce jour. Le virus a déjà coûté la vie à plus de 12 244 personnes sur le continent, selon le bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. Les pays les plus touchés par la pandémie sont l’Afrique du Sud (224 665 cas et 3 602 décès), l’Égypte (78 304 cas et 3 564 décès) et le Nigeria (30 249 cas dont 684 décès).

Cela représente 100 000 cas supplémentaires depuis le 1er juillet. D’après l’Organisation mondiale de la santé, 22 pays du continent ont vu leur nombre de cas doubler en un mois.

Avec plus de 12 000 décès en cinq mois sur le continent, la pandémie de Covid-19 est déjà plus meurtrière que l’épidémie de fièvre Ebola qui avait endeuillé l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 (11 308 décès).

C’est en tout cas ce qu’a affirmé l’OMS dans une conférence de presse le 9 juillet. Les craintes d’être considérés comme des cobayes ne doivent pas freiner le développement de la recherche en Afrique selon l’agence onusienne.

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Pour le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional pour l’Afrique de l’OMS, « il faut que la communauté internationale s’unisse pour développer des vaccins et des traitements sûrs et efficaces contre le Covid-19 ». « Trop souvent, les pays africains se retrouvent à la traîne pour les nouvelles technologies, vaccins compris. Ces produits essentiels doivent être accessibles à tous, pas seulement à ceux qui peuvent payer ».

La recherche d’un vaccin, « une priorité pour les Etats africains »

A ce jour, un seul vaccin fait l’objet d’un essai clinique sur le continent, en Afrique du Sud. Le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique incite d’autres pays du continent à se porter volontaire. « Il est important de réaliser des essais cliniques en Afrique car cela permettra d’évaluer l’efficacité et les éventuels risques d’un vaccin pour les Africains. Nous savons que les personnes issues de groupes ethniques différents ont des particularités à prendre en compte. Donc ce produit doit pouvoir être testé sur des africains, dans un environnement africain. »

L’autre avantage, selon le professeur Shabir Madhi, de l’université Wits, en charge de l’essais clinique en cours en Afrique du Sud, c’est que la participation à un essai clinique facilite l’accès au vaccin s’il est considéré sûr et efficace. Et qu’il entre sur un marché forcément très disputé. « Le défi à venir, c’est qu’il va y avoir un besoin soudain de milliards de doses de vaccin. Pas seulement quelques milliers ou quelques millions. C’est important que les Etats du continent africain soient pro-actifs et engagent des initiatives variées pour que lorsqu’un vaccin sera disponible, ils puissent y avoir accès. »

Il appelle donc aussi à augmenter et améliorer les capacités de production de vaccin en Afrique, et à mettre en place un fonds d’aide pour les pays en voie de développement pour en garantir un accès équitable. Environ 2 000 volontaires contribuent actuellement à un premier essai du vaccin ChAdOx1 nCoV-19 sur le continent africain. En avril dernier, deux scientifiques français avaient évoqué à la télévision la possibilité de se servir de l’Afrique comme « un terrain d’essai » pour des vaccins. Leurs propos avaient déclenché une vive polémique dans le monde. Le directeur général de l’OMS avait dénoncé des propos « racistes » et « l’héritage d’une mentalité coloniale ».