Gouvernance de l’ONU : ces 4 Africaines nommées à la tête d’institutions-clés de l’organisation

Africaines dans la gouvernance de l’ONU | Elles sont quatre femmes originaires de quatre pays africains (Tanzanie, Maroc, Guinée et Burundi), qui vont occuper de hauts postes de direction au sein des Nations Unies, selon une décision du chef de l’Organisation mondiale. Une action qui rejoint l’objectif clair qu’Antonio Guterres s’est fixé au début de son mandat : assurer la parité au sein des Nations Unies.

Un objectif déjà réalisé au sein de son équipe de direction composée de hauts fonctionnaires occupant le rang de Secrétaire général adjoint et parmi les coordinateurs résidents qui dirige les équipes-pays de l’ONU déployés dans le monde, et qu’il entend poursuivre à tous les niveaux de l’organisation.

Pour ce mois de juin,  le chef de l’ONU a nommé cinq femmes à des postes de haute responsabilité onusienne. Parmi celle-ci António Guterres a choisi quatre Africaines venues respectivement de la Tanzanie, du Maroc, de la Guinée et du Burundi.

Elizabeth Maruma Mrema confirmée à la Convention sur la diversité biologique

Le 8 juin, M. Guterres a annoncé la nomination d’Elizabeth Maruma Mrema, de la Tanzanie, en tant que Secrétaire exécutive du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CBD). Une nomination qu’il a annoncée à l’issue de consultations avec le Bureau de la Conférence des Parties à la CDB.

Mme Mrema occupait déjà ces fonctions depuis décembre 2019 à titre intérimaire après le départ de la Roumaine Cristiana Pașca Palmer. Elle dispose de plus de deux décennies d’expérience à l’ONU et d’une vaste expérience en droit et politique de l’environnement mondial et dans la mise en œuvre de programmes environnementaux et de développement durable ainsi qu’une connaissance approfondie des processus multilatéraux.

Avant de prendre les rênes de la CBD, dont le siège est à Montréal, au Canada, la Tanzanienne a été Directrice de la Division juridique du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), à Nairobi, au Kenya. De 2009 à 2012, elle a occupé les fonctions de Secrétaire exécutive du PNUE/Secrétariat de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, ainsi que le poste de Secrétaire exécutive par intérim du PNUE/ASCOBANS (l’Accord sur la conservation des petits cétacés de la mer Baltique, du nord-est de l’Atlantique et des mers d’Irlande du Nord) et de Secrétaire exécutive par intérim du PNUE/Accord Gorilla, tous basés à Bonn, en Allemagne.

Avant de rejoindre le PNUE, Mme Mrema a travaillé au Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale de son pays, la Tanzanie. Pendant son mandat au ministère, elle a également enseigné le droit international public et la diplomatie des conférences au Centre pour les relations étrangères et la diplomatie de la Tanzanie.

Mme Mrema est titulaire d’un master en droit de l’Université Dalhousie, à Halifax, au Canada, d’un diplôme de troisième cycle en relations internationales et diplomatie du Centre pour les relations étrangères et la diplomatie de Dar-es-Salaam, en Tanzanie, et d’une licence en droit de l’Université de Dar-es-Salaam, en Tanzanie.

Najat Rochdi : du Bureau de l’envoyé pour la Syrie à celui du Coordinateur pour le Liban

Le 19 juin, António Guterres a annoncé la nomination de Najat Rochdi, du Maroc, en tant que Coordonnatrice spéciale adjointe pour le Liban, au Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban (UNSCOL), dirigé par le Slovaque Jan Kubis et Coordonnatrice résidente. Elle occupera aussi les fonctions de Coordonnatrice humanitaire.

Mme Rochdi succède au Suisse Philippe Lazzarini qui a pris ses nouvelles fonctions de Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Cette femme marocaine de 59 ans arrive au Liban avec plus de 20 années d’expérience dans le développement et l’aide humanitaire ainsi que dans la coordination internationale en zone de conflit et de post-conflit, notamment dans le cadre de sa dernière affectation en tant que Conseillère principale auprès de l’Envoyé spécial pour la Syrie, Geir O. Pedersen, et directrice de « Peer to Peer » au Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), à Genève.

Auparavant, Mme Rochdi a été Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU aux côtés du Gabonais Parfait Onanga-Anyanga et Coordonnatrice résidente et humanitaire de la Mission de maintien de la paix des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA).  Avant cela, elle était Coordonnatrice résidente et humanitaire au Cameroun et Directrice adjointe du bureau de représentation du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à Genève.

Mme Rochdi est titulaire d’un Doctorat en systèmes d’information de l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (INSEA) de Rabat et d’un master en mathématiques et applications fondamentales de l’Université de Paris Sud 11. Elle parle couramment l’arabe, l’anglais et le français et est mère de quatre enfants.

Diene Keita fait son retour à l’UNFPA

Le 24 juin, le Secrétaire général de l’ONU a nommé Diene Keita, de la Guinée, au poste de Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA). Dans ce nouveau poste où elle sera chargée des programmes de l’agence onusienne pour la santé sexuelle et reproductive dirigée par la Panaméenne Natalia Kanem, Mme Keita remplacera Dereje Wordofa, de l’Éthiopie et aura le rang de Sous-Secrétaire générale des Nations Unies.

Jusqu’à l’annonce de sa nomination, Mme Keita était Ministre guinéenne de la coopération et de l’intégration africaine depuis 2018. Elle apporte à son nouveau poste près de 30 années d’expérience dans le système des Nations Unies. En 1990, elle était administratrice de programmes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à New York, avant d’occuper avec succès plusieurs postes de direction de l’agence onusienne au niveau des pays, au niveau de Représentante adjointe et de Représentante par intérim.

Mme Keita a déjà occupé plusieurs postes au sein de cette agence onusienne dans plusieurs pays africains : Représentante en Mauritanie en 2006, puis Représentante au Bénin, en République démocratique du Congo (RDC) et au Nigéria, ces deux derniers étant les plus grands programmes d’UNFPA au monde. Elle a ainsi dirigé avec succès des programmes de santé publique vastes et complexes, élargi les partenariats stratégiques et mobilisé des ressources essentielles pour l’exécution des mandats. Alors qu’elle était à UNFPA Mme Keita a aussi assumé les fonctions de Coordonnatrice résidente des Nations Unies en Mauritanie, au Bénin et en RDC où elle supervisait le système des Nations Unies.

Tout au long de sa carrière, Mme Keita a énormément travaillé sur l’autonomisation des femmes et des jeunes, la croissance inclusive, les problèmes démographiques, le développement humain durable, la santé sexuelle et procréative et la violence fondée sur le sexe dans les contextes humanitaires.

La nouvelle Directrice exécutive adjointe d’UNFPA est titulaire d’un doctorat en droit, d’un diplôme d’études approfondies en économies internationales et droit au développement et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en relations internationales de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Elle parle couramment le français et l’italien. Mariée, Mme Keita est mère d’un jeune adulte.

Giovanie Biha aux côtés de Mohammed Ibn Chambas à Dakar

Le chef de l’ONU a annoncé le 25 juin la nomination de Giovanie Biha, du Burundi, au poste de Représentante spéciale adjointe au Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) situé à Dakar, au Sénégal et dirigé par le Ghanéen Mohammed Ibn Chambas.

Mme Biha succède à l’Américaine Ruby Sandhu-Rojon, qui joua un rôle pivot dans l’appui au processus visant à recalibrer la Stratégie des Nations Unies pour la région du Sahel.

Cette femme burundaise apporte à UNOWAS une vaste expérience au sein de l’ONU. Elle a occupé plusieurs postes de direction au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), comme Secrétaire exécutive adjointe à Addis-Abeba, en Ethiopie ; à l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), comme Directrice de la gestion ; et au Secrétariat des Nations Unies.

Jusqu’à l’annonce de cette nomination à UNOWAS, Mme Biha était Directrice adjointe du Bureau de la coordination des activités de développement des Nations Unies (BCAD) à New York aux côtés de l’Australien Robert Piper. Avant d’entrer aux Nations Unies, elle a occupé des postes de direction à la Banque centrale du Burundi et à la Banque du commerce et de l’investissement.

La nouvelle Représentante spéciale adjointe pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel est titulaire d’un master en économie de l’Université Western Illinois, aux Etats-Unis. Elle parle couramment l’anglais et le français et a deux enfants.

V. A.

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