Covid-19 : Jesse Jackon et S. Bandibanga dénoncent l’apartheid financier des marchés internationaux

Afriquinfos Editeur
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Pretoria (© 2022 Afriquinfos)- Dans un article qu’ils ont co-signé, Jesse Jackson, leader d’opinion américain, fondateur de la Rainbow/Push Coalition et Samy Bandibanga, député à l’Assemblée nationale de la RDC, s’inquiètent de l’explosion de la pauvreté en Afrique des suites de la Covid-19. Plus encore, ils craignent que les plans de relance ne soient pas à l’avantage du continent qui est marginalisé sur les marchés internationaux.

«Tout autant que le Covid, c’est le chaos de la pauvreté qui menace les populations d’Afrique» introduisent Jesse Jackson et Samy Bandibanga.   Les deux personnalités estiment que «Comme l’Europe et les États-Unis, l’Afrique a besoin d’un choc de croissance stimulé par un choc de dépenses publiques. Elle doit pouvoir accéder aux marchés financiers internationaux pour mettre en place une relance économique durable».

Le constat est en effet alarmant avec «Plus de 60 millions d’Africains sont déjà̀ tombés dans l’extrême pauvreté́ selon les Nations Unies. Les entreprises du continent qui exportaient en Europe ont presque toutes perdu leur marché d’exportation. Du fait du Covid, même l’Afrique du Sud a vu ses notations de crédit dégradées et subit maintenant une injuste suspension de ses connections aériennes. Tout montre que des décennies de progrès sont en train d’être balayées par la pandémie», expliquent les deux auteurs qui ajoutent «Nous connaissons tous les multiples impacts dévastateurs de l’extrême pauvreté́ : la faim, les conflits violents, les crises humanitaires, la corruption et l’instabilité́ politique, les risques sanitaires mondiaux, les destructions environnementales, le terrorisme, les migrations et déplacements forcés».

Pour Jesse Jackson et Samy Bandibanga, les solutions existent mais il s’agira d’aller à l’essentiel : «En 2022, les leaders africains doivent se mobiliser collectivement et créer les solutions africaines pour sortir du trou noir de la pandémie.

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Il ne s’agit pas d’obtenir un soutien bilatéral à tel ou tel pays, car c’est un choc de croissance continentale qu’il faut créer. Il s’agit de créer les conditions qui permettent aux États africains d’accéder aux marchés financiers internationaux dans les meilleures conditions possibles».

Mais le hic, c’est que les deux personnalités déplorent «l’apartheid financier» auquel est confronté l’Afrique : «D’un côté́, les pays Investment grade (au-dessus de BBB-) qui peuvent financer leur budget et leur développement par les marchés financiers. Et de l’autre, les pays en développement, non Investment grade (en dessous de BBB-), en particulier les pays du continent africain dont l’immense majorité n’a pas accès au marché financier».

«Il est temps de réunir la volonté́ politique, l’intelligence collective et l’ingénierie financière africaine et mondiale pour innover, pour rassembler des capacités financières et des garanties, pour construire les instruments et mécanismes qui permettront aux États d’Afrique d’aller chercher sur les marchés financiers internationaux les 285 milliards de dollars qui correspondent à l’estimation du FMI. Ce n’est qu’ensemble que les leaders africains peuvent créer les instruments financiers inclusifs capables d’empêcher les populations de tomber dans le chaos de l’après pandémie», concluent Jesse Jackson et Samy Bandibanga.

Boniface T.