Coronavirus : la courbe ralentit fortement en Afrique

Afriquinfos Editeur
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Vaccin contre le coronavirus en Afrique

TUNIS (© 2020 Afriquinfos)- L’Afrique voit peut-être le bout du tunnel. Le continent recensait 1,2 million de cas de contamination au 25 août 2020, mais le nombre de nouvelles infections, qui avait atteint le chiffre record de 20.984 le 24 juillet, est en diminution constante depuis cette date. Il est repassé sous la barre des 10.000 le 22 août.

Le profil de la courbe de l’épidémie s’aplatit et ressemble maintenant à la courbe en cloche observée dans la plupart des pays européens au printemps, et suggère une très nette décrue. La courbe de la mortalité suit une évolution similaire, quoique moins marquée. Là aussi, un pic a été observé lors de la quatrième semaine de juillet (693 morts le 22 juillet) et les chiffres journaliers ont pratiquement été divisés par deux depuis.

Même s’il est encore tôt pour crier victoire, la première vague touche donc peut-être à sa fin, comme l’a confirmé John Nkengasong, le patron camerounais de l’Africa CDC de l’Union africaine, lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba. Le phénomène est particulièrement visible dans les deux pays les plus impactés par la pandémie, l’Afrique du Sud (613.000 contaminations) et l’Égypte (97.000). En Afrique du Sud, le nombre de nouveaux cas journaliers oscille désormais entre 3.000 et 4.000, contre près de 14.000 au pic de l’épidémie. En Égypte, la courbe s’est effondrée depuis début août, et le pays des Pharaons n’enregistre plus que 300 à 400 nouveaux cas journaliers.

Un ralentissement similaire s’observe au Ghana, à Madagascar et au Kenya (ainsi qu’au Nigeria, mais les chiffres de ce pays sont à prendre avec des pincettes en raison d’une politique de testing notoirement défaillante). Les courbes du Sénégal et du Cameroun sont plus atypiques, marquées par une sorte plateau prolongé, qui signale une transmission communautaire cependant contenue.

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Les inquiétudes concernent la Namibie et les pays voisins du géant sud-africain, qui n’ont pas encore atteint leur pic épidémique, et certains pays d’Afrique du Nord confrontés à ce qui ressemble à une seconde vague. L’Algérie a vécu une phase critique en juillet mais a finalement réussi à freiner l’épidémie et à retrouver le contrôle de la situation. Le Maroc connaît en revanche une forte dégradation. Il est devenu le troisième pays le plus touché avec plus de 54.000 contaminations, ses chiffres augmentant de manière exponentielle depuis le 20 juillet. Plus préoccupant encore : l’ampleur de la seconde vague est nettement plus importante que celle de la première, qui avait pris fin aux environs du 15 juin.

La Tunisie, qui était l’exception africaine et qui avait connu une dizaine de jours sans qu’aucun nouveau cas ne soit à déplorer courant juin, a vu sa situation se dégrader en août. Le nombre de cas total a doublé, passant à 3.000, et un cluster important est apparu à Gabès, dans le Sud. Les rassemblements festifs (mariages) semblent être à l’origine de ce rebond spectaculaire. Ces évolutions constituent-elles des cas isolés ou préfigurent-elles de dynamiques à venir sur le reste du continent ? Les semaines à venir nous le diront…

 

K.A.N