BAD : Adesina disculpé, l’opposition entre membres africains et occidentaux reste de mise à un mois d’un vote décisif

Afriquinfos Editeur
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Président de la BAD

ABIDJAN (@Afriquinfos) – La Banque Africaine de Développement (BAD) va tenir son Assemblée générale élective le 25 août prochain. L’annonce a été faite à l’issue d’une visioconférence des les gouverneurs de la BAD, le 27 juillet, et intervient alors que l’institution est ébranlée par une crise mettant en cause son actuel président, Akinwumi Adesina.

«La résolution maintient le principe d’une assemblée générale élective virtuelle le 25 août doublée d’un vote tout aussi virtuel», indique la déclaration rendue publique à l’issue de cette réunion.

Déjà blanchi début mai dans un rapport du Comité d’éthique de la BAD, le Nigérian Akinwumi Adesina vient à nouveau d’être disculpé des soupçons de manque d’éthique dans ses fonctions, à l’issue d’une enquête d’un panel d’experts indépendants.

Cette enquête était réclamée notamment par les USA qui doutaient de l’innocence du patron de la BAD accusé par des «employés anonymes» de l’institution de diverses malversations. Il lui est notamment reproché le favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians. Il était aussi accusé d’avoir nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption, ou de leur avoir accordé de confortables indemnités de départ, sans les sanctionner.

Le rapport publié en mai dernier par le Comité d’éthique de la BAD avait conclu que l’accusation «ne reposait sur aucun fait objectif et solide». A l’issue de sa nouvelle enquête indépendante, «le panel est d’accord avec le Comité dans ses conclusions concernant toutes les allégations contre le président et estime qu’elles ont été correctement examinées et rejetées par le Comité», renseigne un rapport cité par l’Agence Française de presse (Afp).

Ce groupe d’experts indépendants était dirigé par l’ancienne Présidente irlandaise Mary Robinson et comprenait aussi le président de la Cour suprême de Gambie, Hassan Jallow, et le vice-président de la Banque mondiale chargé de l’intégrité, Leonard McCarthy.

Divergence entre membres régionaux et non-régionaux de la BAD

Alors que l’Angleterre a exigé dès le départ que l’on ne dissocie pas la tenue des Assemblées générales 2020 d’avec la revue indépendante, des pays africains, à savoir, le Sénégal, le Nigeria, le Tchad, la Centrafrique et le Congo, tous membres régionaux, ont de leur côté demandé de faire la distinction entre le vote et les conclusions du rapport. Un point de vue africain rejeté par les membres non régionaux et au premier desquels se trouvent les Etats Unis.

Avant de passer au vote pour la réélection ou non du président Akinwumi Adesina, il faudra évacuer le rapport qui relève d’une question technique de gouvernance, a soutenu Washington, le deuxième actionnaire de la BAD et premier contributeur du FAD (Fonds africain de développement). Une proposition approuvée par au moins 13 pays non régionaux.

La fissure entre membres non-régionaux et régionaux à la BAD s’affiche désormais au grand jour.

I.N.