3è Sommet de Finance en Commun’: Des milliards de dollars pour financer les ODD à portée de main, selon divers experts

Afriquinfos Editeur
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Cliff Prior, Directeur Général du GSG.

Abidjan (© 2022 Afriquinfos)- Organisé par FAIR (association française, née en 2021) et le GSG (Global Steering Group for Impact Investment), l’événement «Joining forces: growing impact in Africa & beyond», à l’occasion du ‘3è Sommet de Finance en Commun’ à Abidjan, a été consacré à la finance à impact ce 19 octobre. Il a réuni des experts et des dirigeants internationaux qui ont échangé sur des solutions concrètes pour financer les ODD (Objectifs de développement durable).

Des experts venus du monde entier ont souligné tout au long de la journée l’urgence d’intensifier les efforts et les collaborations pour atteindre les Objectifs de développement durable.

A l’issue de cette journée riche et inspirante, les participants et intervenants de l’événement s’accordent à dire que les ODD ne pourront être atteints sans renforcement de la collaboration entre toutes les parties prenantes. Et en particulier entre les acteurs de la finance publique et de la finance privée. Actuellement, on estime à $ 4.200 milliards de dollars les besoins de financements pour atteindre les ODD. Les financements publics ne suffiront pas pour combler un tel déficit.

Sensibilisés à cet enjeu de taille, les différents experts issus de Gouvernements, d’institutions de financement du développement et d’acteurs du secteur privé ont partagé des solutions concrètes qui ont permis d’illustrer comment les acteurs publics et privés peuvent réaliser beaucoup plus en travaillant conjointement, dans des domaines divers. Comme la lutte contre le changement climatique, la santé publique, l’inclusion financière ou encore l’agriculture.

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La ministre des Solidarités et de la Lutte contre la Pauvreté de Côte d’Ivoire, Belmonde Dogo, a rappelé en ouverture de l’événement la nécessité d’adopter une approche inclusive de la finance à impact. «La réalisation des ODD nécessite le soutien constant des acteurs du secteur public et du secteur privé. A cet effet, pour mobiliser des capitaux et conduire une croissance inclusive et durable en Afrique, il faudra une synergie d’actions de toutes les parties prenantes afin de créer un cadre institutionnel pour la promotion de cette thématique», a mobilisé la ministre Dogo.

Cliff Prior, Directeur Général du GSG, a quant à lui, souligné le rôle essentiel des financeurs publics pour attirer des montants importants d’investissements privés: «Les IFD (Institutions de financement du développement) et les BPD (Banques publiques de développement) ont un rôle essentiel pour démontrer aux investisseurs privés le potentiel d’investissement des projets en faveur des ODD. Pour y parvenir, ils peuvent et doivent faire un meilleur usage des instruments qu’ils ont déjà à leur disposition pour atténuer les risques de ces investissements».

Les IFD et BPD sont pour la plupart majoritairement détenues par les Etats et bénéficient à ce titre de garanties publiques. Celles-ci sont un véritable levier pour attirer des investisseurs privés. Le déploiement de tels mécanismes de réduction des risques peut être déterminant pour attirer les investisseurs privés vers la finance à impact.

Par exemple, $35 milliards de dollars pourraient être débloqués si 10% du capital des Fonds de pension en Afrique étaient investis dans les ODD. Un nouveau rapport intitulé «Unlocking pension fund capital for small business finance» lancé lors de l’événement par Collaborative for Frontier Finance, en collaboration avec le GSG, explore les moyens de débloquer le capital des Fonds de pension afin qu’ils jouent un rôle plus important dans le financement des PME, le coeur battant des économies en termes d’emplois, de PIB et de résilience globale.

A ce titre, Paul-Harry Aithnard, Directeur général de Ecobank Côte d’Ivoire consolide: «Un enjeu majeur pour développer les PME et les faire croître dans la durée est de les soutenir à deux niveaux: la digitalisation et le renforcement des capacités. Les partenariats avec d’autres acteurs sont essentiels pour délivrer des services de qualité dans ces deux domaines».

Et Dr James Mwangi, CEO d’Equity Group Holdings de conclure: «La finance doit s’axer sur la demande plutôt que sur l’offre comme elle l’a été pendant si longtemps. Equity Bank s’est développée grâce à un partenariat solide avec les communautés. Il s’agit d’une relation symbiotique. Je veux maintenant lancer une invitation à collaborer et à soutenir 5 millions de PME sur le continent».

Grâce aux experts du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigeria, du Sénégal, de l’Afrique du Sud, de la Zambie ou encore de la France, du Royaume-Uni, du Japon et de l’Union Européenne qui ont partagé leurs travaux et leurs pistes d’actions, des engagements ont été pris. Et de nouvelles collaborations sont en cours. Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, entre autres, se sont engagés à mettre en place un NAB (National Advisory Board) pour garantir que davantage de capitaux soient investis en faveur des ODD.

FAIR est une association française, née en 2021 de la fusion entre Finansol, acteur historique de la finance solidaire, et l’iiLab, laboratoire d’innovation sur l’impact. Fédérateur des acteurs de la finance à impact social en France et pôle d’expertise français dans ce domaine à l’international, FAIR réunit plus de 130 entreprises solidaires, banques, sociétés de gestion, ONG, grandes écoles et personnalités engagées.

Le GSG (Global Steering Group for Impact Investment) de son côté est une organisation à but non lucratif qui se mobilise pour orienter significativement plus de capitaux vers la création d’impact social et environnemental. 35 pays, à travers leur National Advisory Board (NAB), ont déjà rejoint le GSG pour déployer des solutions de financement qui visent à résoudre les défis sociaux et environnementaux les plus urgents.

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