Le gazoduc Nigeria-Maroc va révolutionner la production énergétique dans la CEDEAO

Afriquinfos Editeur
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Addis-Abeba (© 2022 Afriquinfos)- Qualifié d’être l’une des infrastructures phares de l’intégration économique africaine et de l’accès à l’énergie en Afrique de l’Ouest, le mégaprojet du gazoduc Nigéria-Maroc prend forme. La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Nigéria et le Maroc ont signé jeudi 15 septembre 2022 à Rabat un mémorandum d’entente pour confirmer leur volonté de concrétiser le mégaprojet du gazoduc Nigéria-Maroc.

La compagnie publique nigériane des hydrocarbures NNPC a annoncé le jeudi 15 septembre qu’un protocole d’accord avait été signé pour permettre le développement du projet de gazoduc Nigéria-Maroc qui pourrait faciliter les exportations de gaz naturel vers l’Europe. Le protocole d’accord a été conclu par l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc (ONHYM), la NNPC et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

En juin dernier, le gouvernement nigérian avait autorisé la NNPC à signer cet accord avec la CEDEAO, après l’obtention de certaines autorisations réglementaires au niveau local. En signant le protocole d’accord au nom du Nigeria, le PDG de la NNPC, Mallam Mele Kolo Kyar, a salué l’engagement des deux gouvernements signataires et a affirmé que le gazoduc entraînerait la création de richesses dans les communautés d’Afrique occidentale.

Soyez assuré que la NNPC, en tant qu’entité commerciale très importante aujourd’hui, travaillera avec vous pour réaliser ce projet. Nous allons également chercher de l’aide auprès d’autres personnes disponibles, dont le financement et d’autres partenariats techniques. Le monde nous regarde! tout le monde est préoccupé par la transition énergétique, le monde acceptera cependant que nous ayons la flexibilité d’utiliser le gaz comme énergie de transition à l’horizon 2050 ou 2060”, s’est voulu ferme Mele Kyari.

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Le projet, d’une capacité de 3 milliards de pieds cubes de gaz par jour, traversera une douzaine de pays ouest-africains, à partir du Nigeria, avant de rejoindre le Maroc, sur une longueur totale de 5.600 km. Les deux porteurs du projet, le Nigeria et le Maroc ont déclaré précédemment que sa réalisation pourrait prendre 25 ans.

Les champs en amont du Nigeria ont produit environ 52 milliards de mètres cubes en 2020, selon Statistica, et le pays possède les plus grandes réserves de gaz prouvées d’Afrique, estimées à 139,4 trillions de pieds cubes récupérables. Mais pour exploiter ce potentiel, le pays a besoin d’investissements considérables, alors que le ralentissement de l’industrie au cours de la dernière décennie a mis à mal bon nombre de ses projets d’infrastructures-clés. Les facteurs domestiques permanents, notamment le vol de pétrole et la violence des militants, n’ont pas arrangé les choses.

Un nouvel élan pour le gazoduc Nigéria-Maroc est apparu récemment, avec la hausse des prix sur le marché mondial du gaz depuis l’année dernière et les besoins de l’Europe en approvisionnements non russes. Ce projet est l’alternative la plus plausible pour résoudre la crise du gaz qui se profile dans les années à venir pour les pays africains et européens. Ce gazoduc permettra de donner à l’Afrique une nouvelle dimension économique, politique et stratégique.

Vignikpo Akpéné