Réarticulation de Barkhane: Mode d’emploi de la suite de la présence française au Sahel

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Niamey (© 2022 Afriquinfos)- Le lundi 15 août, les derniers soldats français ont officiellement quitté le Mali. Comme annoncé, le dernier convoi de la Force Barkhane a aussitôt rallié le Niger, son nouveau port d’attache. Dans un communiqué, l’Elysée a constaté ce départ tout en réaffirmant son engagement dans la région du Sahel.

 Dans son communiqué, Paris est revenu sur les circonstances qui l’ont poussé à décider son retrait du Mali : ‘’Le 17 février dernier, constatant que les conditions politiques et opérationnelles n’étaient plus réunies pour rester engagée au Mali, la France a décidé, en concertation avec ses partenaires africains et européens, de réarticuler le dispositif de l’opération Barkhane en dehors du territoire malien’’, peut-on y lire.

Ce redéploiement est donc effectif depuis ce 15 août. Ainsi, la France réitère son engagement au Sahel : ‘’La France reste engagée au Sahel, dans le Golfe de Guinée et la région du lac Tchad avec tous les partenaires attachés à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme’’. Emmanuel Macron n’a pas manqué de saluer ‘’la réussite de cette manœuvre opérationnelle et logistique de retrait du Mali que nos armées ont conduite selon le calendrier annoncé, sans cesser leur combat contre les groupes terroristes et en augmentant de façon très importante leur contribution à la sécurisation de l’Est de l’Europe’’.

Et d’ajouter que ‘’cette réarticulation a été effectuée en toute transparence avec les forces armées maliennes et avec les partenaires engagés à nos côtés’’. Le Président français a rendu hommage à l’engagement de tous les soldats qui, depuis neuf années, ont combattu les groupes armés terroristes sur la terre malienne. Ils sont cinquante-neuf à avoir payé le prix de leur vie en combattant, aux côtés des armées africaines et européennes, a-t-il précisé.

- Advertisement -

A Niamey, au niveau des autorités gouvernementales, on balaie du revers de la main les réserves émises par la Société civile. Pour le premier ministre, Ouhoumoudou Mamoudou, il ne s’agit pas d’une atteinte à la souveraineté du Niger: «Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national». Le Parlement nigérien a d’ailleurs autorisé la présence de forces étrangères (Barkhane et Takuba) sur son territoire à l’issue d’un vote. L’opposition a pour sa part dénoncé un coup de force qui ne prend pas en compte la Constitution.

C’est dans ce contexte qu’une quinzaine d’organisations de la Société civile dénommée M62, « Union sacrée pour la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple » a été lancée le 3 août dernier. Son objectif, s’opposer à la présence militaire française au Niger. Elle a, à cet effet, lancé un appel «à tous les syndicats, les organisations de la société civile, les universitaires, les hommes des médias, les transporteurs, les agriculteurs, les éleveurs et les leaders religieux» à se joindre à elles «pour la défense et la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple dangereusement menacées». Et ont appelé à «une journée de protestation à travers l’organisation d’une marche pacifique suivie de meeting le 17 août 2022 à partir de 9h sur l’ensemble du territoire national. Notamment dans tous les chefs-lieux de communes, de départements et régions».

Boniface T.