Paludisme en Afrique: des artistes du continent se mobilisent, l’espoir renaît encore autour d’un candidat vaccin

Afriquinfos Editeur
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Abidjan (© 2021 Afriquinfos)- De nombreux artistes du continent sont engagés dans la lutte contre le paludisme en Afrique. Pour l’édition 2021 de la Journée mondiale de lutte contre la maladie, ces derniers ont livré un concert caritatif dénommé «Zéro Palu Ensemble».

Charlotte Dipanda, Youssou N’dour, Tiken Jah Fakoly, Angélique Kidjo, Meiway, font partie de la kyrielle d’artistes qui ont livré des prestations inédites pour contribuer à la lutte contre le paludisme, maladie parasitaire la plus répandue au monde.

Organisé en partenariat  avec le groupe Canal+, Médecins sans frontières (MSF) et l’Ong Speak Up Africa, l’événement avait pour but de sensibiliser et mobiliser un large public autour de la lutte contre le paludisme en Afrique.

« Nous avons décidé d’organiser ce concert pour créer avec les artistes africains une chanson spéciale dans le cadre de ce « Zéro palu ensemble », a laissé entendre Frédéric Dezert, Directeur des magazines de Canal+ international. «Habituellement, pour aider à lutter contre le paludisme, on arrivait à recueillir dans le monde à peu près 5 milliards de dollars chaque année. Mais depuis l’arrivée de la Covid-19, cela a diminué de 40%, et nous voulons donc éveiller les consciences en mettant un accent sur le paludisme», a-t-il encore justifié.

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Allant dans la même optique, Dr Ichola Ismaël Adjaho, chef de mission à MSF (West & Central Africa), a précisé que l’objectif était de toujours sensibiliser contre le paludisme en passant par les artistes qui véhiculent des messages et qui ont une certaine audience dans la communauté. «Le Palu étant toujours un sujet d’actualité avec beaucoup de décès au quotidien, on a jugé bon de s’associer aux artistes pour continuer à véhiculer ces messages en espérant qu’ils touchent plus de personnes en Afrique et dans le monde», a-t-il encore soutenu.

Le concert a été diffusé sur la plateforme Dailymotion et dans certaines salles Canal Olympia le 24 avril 2021, à la veille de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme qui a lieu chaque 25 avril. Maladie parasitaire transmise par un moustique, le paludisme a fait plus de 400.000 morts dans le monde en 2019, dont deux tiers d’enfants de moins de cinq ans. L’écrasante majorité des cas (94% des 229 millions de contaminations dans le monde) et des décès surviennent en Afrique, d’après l’OMS.

En route vers un vaccin qui suscite de l’espoir

Un candidat vaccin contre le paludisme soulève de nouveaux espoirs. Selon un essai mené en 2019 au Burkina Faso, ce vaccin développé par l’université d’Oxford a démontré une efficacité de 77%. Il pourrait être approuvé dans les deux ans ou plus à venir.

Le vaccin a démontré une efficacité jusqu’ici inégalée de 77% lors d’essais en Afrique, suscitant l’espoir d’une avancée majeure dans la lutte contre le paludisme, a annoncé vendredi dernier son développeur, l’université d’Oxford.

Ce vaccin, R21/Matrix-M, est le premier à atteindre l’objectif d’efficacité de 75% fixé par l’OMS, a précisé l’université, qui collabore avec l’américain Novavax. «Ces nouveaux résultats donnent de grands espoirs dans le potentiel de ce vaccin», a commenté le professeur Adrian Hill, directeur de l’Institut Jenner à l’Université d’Oxford, à l’origine également du vaccin anti-Covid développé avec AstraZeneca.

Selon un essai de phase II mené en 2019 auprès de 450 enfants âgés de 5 à 17 mois au Burkina Faso, le vaccin de l’université d’Oxford a démontré une efficacité de 77% chez ceux ayant reçu une forte dose d’adjuvant, et de 71% pour ceux ayant une dose plus faible. Aucun effet secondaire grave n’a été constaté.

Un autre vaccin, développé par le géant britannique GSK, a déjà été administré à quelque 650.000 enfants depuis 2019 au Malawi, Ghana et Kenya dans le cadre d’un programme pilote lancé par l’OMS. Celui-ci se montre moins efficace, permettant de prévenir quatre cas de paludisme sur dix, et trois cas sur dix de paludisme grave menaçant le pronostic vital.

Akpéné Vignikpo