Afrique du Sud : Mduduzi Manana, condamné à une amende pour avoir frappé plusieurs femmes

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Johannesburg  (© Afriquinfos 2017)- L’ex-vice-ministre sud-africain de l’Education a été condamné lundi à payer une amende de 6.000 euros. Mduduzi Manana a été reconnu coupable d’avoir agressé plusieurs femmes dans une boîte de nuit. Un acte qui a provoqué la colère de militants dans ce pays où les violences faites aux femmes sont un fléau.

Mduduzi Manana, 33 ans, avait démissionné du gouvernement après cet incident survenu le 6 août dernier au petit matin, et qui avait été filmé et largement diffusé sur les réseaux sociaux. Il avait plaidé coupable devant un tribunal de Johannesburg et reconnu avoir frappé à coups de pied et de poing trois femmes après qu’elles eurent affirmé qu’il était homosexuel.

  1. Manana avait présenté ses excuses, reconnaissant que, malgré “des provocations extrêmes”, il aurait dû “faire preuve de retenue”. Avant l’agression, les trois femmes avaient pris un verre avec M. Manana et l’une des femmes prises à partie lui avait lancé : “Tu te prends pour qui ? Tu es homosexuel”.

En annonçant la décision de justice lundi, le juge Ramsamy Reddy a sermonné l’ex vice-ministre – qui a conservé son poste de député du parti au pouvoir -, estimant que son comportement violent n‘était pas digne d’un personnage public de son rang.

Le juge a également ordonné que l’ex vice-ministre accomplisse 500 heures de travail communautaire et qu’il s’acquitte des factures des frais médicaux des victimes.

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L’incident a “incontestablement causé un grand traumatisme et une humiliation pour les victimes”, a ajouté le juge, avant de signifier à M. Manana sa peine: payer une amende de 100.000 rands (6.000 euros) ou passer un an en prison.

500 heures de travail communautaire

De son côté, l’organisation Sonke de défense des droits des femmes a fustigé une décision de justice “inappropriée et décevante” dans un pays où selon les statistiques officielles, une femme sur cinq subit au moins une agression violente dans sa vie.

En Afrique du Sud, toutes les huit heures, une femme meurt sous les coups d’un proche, selon ces mêmes statistiques.

“Cette décision de justice crée un précédent malheureux pour les gens du rang social de Manana, en suggérant : Si vous avez de l’argent, vous pouvez vous en sortir seulement avec une amende“, a dénoncé le porte-parole de l’organisation, Bafana Khumalo.

“Une peine de prison aurait été une condamnation beaucoup plus acceptable”, a-t-il renchéri.

V.A