Johannesburg (© 2019 Afriquinfos)-Théâtre depuis plusieurs semaines d’une vague de manifestations de protestation après une série de féminicides qui ont défrayé la chronique, l’Afrique du Sud va désormais renforcer la répression dans les cas de violences faites aux femmes.
Selon une annonce faite par le président sud-africain Cyril Ramaphosa mercredi, un plan d’urgence contre la recrudescence dans son pays des violences faites aux femmes, qui inclut un renforcement de l’arsenal répressif contre leurs auteurs a été initié.
« Les crimes contre les femmes et les enfants seront punis de peines minimales plus sévères (…) et les coupables ne pourront pas bénéficier de liberté conditionnelle », a-t-il précisé, ajoutant que les peines de prison à perpétuité seraient désormais effectivement accomplies. M. Ramaphosa a indiqué que son gouvernement allait débloquer une enveloppe budgétaire exceptionnelle de 1,1 milliard de rands (68 millions d’euros) sur six mois pour son plan.
« L’Afrique du Sud est l’un des endroits les plus dangereux au monde pour une femme, avec un niveau de violence comparable à celui d’un pays en guerre », a lancé M. Ramaphosa lors d’une session spéciale des deux chambres du Parlement. « Un lourd nuage noir plane sur notre terre », a-t-il ajouté, « les femmes et les enfants sont en état de siège ».
Pour enrayer « la violence des hommes », le chef de l’Etat a annoncé une série de réformes visant à « assurer que la justice soit rendue (et) que les criminels soient punis ».
Il a annoncé en outre la création d’un fonds ouvert aux entreprises privées pour financer des actions de prévention et d’éducation contre les violences faites aux femmes.
D’après la ministre des Femmes, Maite Nkoana-Mashabane, tandis que plus de 30 femmes avaient été tuées par leur conjoint pendant le seul mois d’août, la police a de son côté recensé une moyenne quotidienne de 110 viols l’an dernier.
Xavier-Gilles CARDOZZO