JOHANNESBURG (© 2019 AFP) – L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a démenti lundi, devant une commission anticorruption, tout lien « illégal » avec la sulfureuse famille d’hommes d’affaires Gupta, soupçonnés d’avoir bénéficié de juteux contrats publics par son entremise.
« Je n’ai jamais rien fait d’illégal avec la famille » Gupta, a affirmé Jacob Zuma à Johannesburg, lors d’un long monologue pour sa première comparution devant une commission d’enquête sur la corruption pendant son règne (2009-2018). Les Gupta, qui étaient encore jusqu’à récemment à la tête d’un puissant empire industriel et médiatique en Afrique du Sud, « étaient simplement des amis, de la même façon qu’ils étaient amis » avec les anciens présidents Nelson Mandela (1994-1999) et Thabo Mbeki (1999-2008), a-t-il ajouté. « Je me demande pourquoi m’accuser, pourquoi les gens pensent que ma relation avec eux (les Gupta) n’était pas correcte quand ils avaient des relations » avec d’autres chefs de l’Etat, qui, eux, n’ont pas été inquiétés sur le sujet, a-t-il souligné.
Depuis qu’elle a lancé ses auditions en août 2018, la commission anticorruption, présidée par le vice-président de la Cour constitutionnelle Raymond Zondo, a compilé un épais dossier à charge contre Jacob Zuma. Un de ses anciens ministres, Mcebisi Jonas, est venu y raconter comment les frères Gupta étaient venus lui proposer en 2015 le maroquin des Finances en échange de son aide pour obtenir des contrats et d’un pot-de-vin de 600 millions de rands (près de 40 millions d’euros). Selon M. Jonas, Ajay Gupta lui a alors affirmé sans détour: « Vous devez comprendre que nous contrôlons tout (…) et que le vieux (Zuma) fera tout ce que nous lui dirons de faire ». Un autre ministre des Finances, Nhlanhla Nene, a témoigné avoir été remercié la même année par Jacob Zuma pour avoir refusé un juteux projet de contrat nucléaire qui aurait bénéficié aux mêmes frères Gupta, propriétaires d’une mine d’uranium.