Tunisie: Plusieurs OSC vent debout contre les propos de K. Saied à l’égard des migrants subsahariens

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Tunis (© 2023 Afriquinfos)- Les déclarations racistes et xénophobes du président tunisien Kais Saied ont suscité une levée de boucliers chez de nombreuses personnalités et associations de défense des droits de l’Homme sur le continent.

 La vague de violences en cours en Tunisie à l’encontre des ressortissants d’Afrique subsaharienne suite aux déclarations du Président Kais Saied, a provoqué de vives réactions. D’abord dans le pays les messages de désapprobation ont été nombreux : ‘’Beaucoup d’absurdités m’indignent dans la vie. En premier lieu la hiérarchisation des humains. Je suis encore secouée par ce qui se passe en Tunisie et ébranlée par le discours du président qui, comme les dirigeants français, fait un lien entre immigration et délinquance’’, a dénoncé la psychiatre tunisienne Fatma Bouvet de la Maisonneuve.

«Les propos de Saïed ne portent pas uniquement atteinte à la sécurité des Subsahariens en Tunisie, mais incarnent ce pain béni inespéré pour tous les racistes du monde occidental qui vont se  référer à son discours en se délectant ! On peut déjà commencer à compter les références !’’, a pour sa part écrit l’avocat tunisien Riadh Guerfali.

L’activiste panafricaine d’origine camerounaise, Nathalie Yamb, y est allée de son mot d’indignation : ‘’En Tunisie, depuis quelques jours, un discours haineux et raciste anti-migrant, propagé depuis le sommet de l’Etat, résulte en une chasse à l’homme Noir. Qu’attendent nos gouvernements pour convoquer les ambassadeurs de Tunisie et leur ordonner de faire cesser cela immédiatement?’’, s’est-elle demandée.

- Advertisement -

Des organisations étudiantes de ressortissants africains en Tunisie ont publié un avis demandant aux étudiants d’éviter de sortir le soir ou de fréquenter les endroits populaires, exprimant leur peur de possibles agressions à caractère raciste après les déclarations de la présidence tunisienne. Des ressortissants ivoiriens ont contacté leur ambassade pour rentrer chez eux en prévision d’une montée de la haine en Tunisie. Une situation précaire des étudiants noirs africains que confirme la romancière et présidente du Mouvement des Africains français, Calixthe Beyala: « Dans l’état actuel des choses, les Etats-Unis d’Afrique ne pourront pas être bâtis », a-t-elle affirmé. Calixthe Beyala dit avoir reçu de nombreux appels d’étudiants africains en Tunisie victimes de racisme.

« Nous n’avons pas voulu voir ce qui était réel. Beaucoup d’étudiants m’ont téléphoné pour me dire qu’ils souffraient de racisme en Tunisie. Je ne voulais pas y croire pour ne pas mettre en péril l’Union africaine« , a-t-elle poursuivi. Elle appelle à des sanctions contre la Tunisie notamment son exclusion des organisations continentales.

S. B.