La nomination de Taban Deng Gai est intervenue à la suite d’un décret pris par le Président Salva Kiir. «En tenant compte des recommandations des hauts dirigeants du SPLM/SPLA-IO, pour la nomination du successeur du Premier Vice-président de la République du Soudan du Sud, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés (…), je publie ce décret républicain ordonnant la nomination de Taban Deng», a cité Salva Kiir à travers un décret lu à la radio nationale.
Avant sa prise de fonction de Vice-président, Taban Deng Gai était ministre des Mines dans le Gouvernement d’union nationale. Sa désignation était pressentie depuis samedi dernier. Des responsables de l’ex-rébellion étaient favorables à sa nomination au cas où Riek Machar ne reprenait pas son poste. Ce denier avait fui Juba, la capitale après les violents affrontements (qui ont opposé ses forces à celles de Salva Kiir) du 08 au 11 juillet derniers et qui ont émaillé les festivités du 5ème anniversaire de l’accession à la souveraineté internationale de ce pays.
Des dissensions qui profitent à Salva Kiir
Même si Riek Machar depuis son lieu de retranchement a encore des appuis au sein d l’ex-rébellion SPLM/SPLA-IO, cette dernière est secouée par des dissensions internes. Des divisions sur lesquelles Salvar Kiir a su jouer pour nommer Taban Deng Gai pour fragiliser davantage l’ex-rébellion.
Déjà, le désormais Vice-président ne reconnaît pas son successeur. Il l’a fait savoir par le biais d’un communiqué dans lequel il reproche à son successeur d’avoir accepté un poste illégitime. Riek Machar a visiblement le soutien du bureau politique de sa formation. Il reproche au futur Vice-président d’avoir cédé à Salva Kiir par «vengeance personnelle» à son égard.
Egalement, les membres du Bureau politique estiment que ceux qui ont soutenu Taban Deng Gai auraient été forcés par le parti au pouvoir. «Le bureau politique du SPLM/A-IO condamne dans les termes les plus virulents la tentative de déstabiliser le SPLM/A-IO et de détruire l’accord de paix (…) menée par le général Taban Deng Gai (NDRL, il a joué un rôle primordial dans l’accord de paix d’août 2015)», a dénoncé l’ex-rébellion.
Anani GALLEY
