Soudan du Sud: l’Ouganda rapatrie ses ressortissants, l’ONU croit très peu à l’accalmie décrétée

Afriquinfos
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La mission ougandaise devrait opérer durant deux ou trois jours. Mais, tout porte à croire qu’elle peut durer plus. L’on se rappelle qu’en 2013, que l’Ouganda avait envoyé des troupes au Soudan du Sud pour soutenir le gouvernement du président Kiir, avant de se retirer à la fin 2015. Bien que le cessez-le-feu décrété lundi soir par M. Kiir et Machar continuait ce jeudi 13 juillet d’être respecté à Juba, le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, indique que l’organisation était «très inquiète» d’une possible reprise des combats, redoutant «qu’elle ne s’étende à d’autres parties du pays».

Ladsous a signalé une «mobilisation» des forces gouvernementales et rebelles dans la région du Haut Nil (nord) autour de Malakal et Leer. «La situation actuelle est changeante et incertaine». Selon ce responsable onusien, les forces loyalistes semblent contrôler Juba, tandis que les ex-rebelles sont cantonnés à l’ouest de la ville. La mission de l’ONU dans le pays (Minuss) a quant à elle dit avoir été informée mercredi «qu’il y a eu des combats à Leer».

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud est déchiré depuis décembre 2013 par une guerre civile marquée par des massacres inter-ethniques, et qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de trois millions de déplacés. Juba a été le théâtre, de vendredi à lundi derniers, d’affrontements entre forces fidèles au Président Salva Kiir et ex-rebelles aux ordres du vice-président Riek Machar, mettant gravement en péril un accord de paix signé en août 2015 et forçant au moins 36.000 habitants à se réfugier dans les installations de l’ONU, les églises et les écoles de la capitale.

Aucun bilan officiel des quatre jours de combats n’est disponible, mais la plupart des acteurs s’accordent à dire que «des centaines» de personnes, militaires et civils, dont deux Casques bleus chinois, ont été tuées à Juba. Médecins sans frontières a indiqué y avoir installé des cliniques mobiles. Le directeur de la branche locale de l’ONG «Save the Children» avait, le mercredi 13 juillet, décrit Juba en ces termes: «Il y a des corps dans les rues, des magasins ont été pillés, des marchés ont fermé, les gens font la queue pour obtenir de la nourriture et des familles cherchent désespérément à quitter la ville».

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Des vols commerciaux vers et depuis Juba ont par ailleurs repris ce jeudi, notamment ceux de Kenya Airways à partir de Nairobi, tandis que l’évacuation de ressortissants étrangers par des charters s’est intensifiée. Les Etats-Unis ont prévu deux vols ce même jeudi tandis que le ministère indien des Affaires étrangères a publié sur son compte Twitter des photos de ressortissants remplissant des documents dans le cadre de leur évacuation.

Bella EDITH