Soudan du Sud : l’ONU craint un génocide

Afriquinfos
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Juba (© 2016 Afriquinfos) – Arrivé en fin de Mission au Soudan du Sud, le conseiller spécial de l’ONU, Adama Dieng a  soulevé les inquiétudes  d’un génocide à Juba ce vendredi 11 novembre 2016.

Le conseiller des Nations Unies craint une flambée de violences ethniques dans le pays. Il appelle à la réconciliation pour éviter un génocide.

Depuis son indépendance en 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés. L’accord de paix trouvé signé en août 2015 avait fait naître de timides espoirs de pacification. Mais cet accord est moribond, depuis que des combats ont éclaté en juillet dernier à Juba, la capitale, opposant les forces fidèles au président Salva Kiir, de l’ethnie dinka, à celle de Riek Machar, de l’ethnie nour.

« Ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu, a confirmé mon inquiétude : il y a un fort risque d’escalade de violences à caractère ethnique ayant le potentiel de devenir un génocide. Au lieu du développement d’une identité sud-soudanaise, j’ai constaté qu’il y a une extrême polarisation entre certains groupes tribaux », observe le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, qui a tenu une conférence de presse vendredi dans la capitale au terme d’une visite dans le pays.

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« Meurtres, agressions, amputations, mutilations et viols ciblés »

Adama Dieng observe que cette polarisation ethnique « a grandi dans certains endroits depuis l’explosion de violences à laquelle nous avons assisté en juillet dernier ». « Une rhétorique incendiaire, ciblée et pleine de stéréotypes, dit-il, s’est accompagnée par des meurtres et des viols ciblés de membres de certains groupes ethniques ainsi que d’attaques violentes contre des individus ou des communautés sur la base de ce qu’on supposait être leur affiliation politique. »

Le conseiller spécial des Nations unies s’était également rendu, au cours de sa visite au Soudan du Sud, à Yei, où « des violences ont été rapportées, notamment des meurtres, agressions, amputations, mutilations et viols ciblés perpétrés dans certains cas par des hommes en uniforme et d’autres pas », a-t-il relaté. « Il y a des cas d’utilisation barbare de machettes ».

Vignikpo Akpéné