Soudan du Sud: Human Rights Watch dénonce la recrudescence des exactions

Afriquinfos
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New York (© 2016 Afriquinfos)- Dans son rapport publié mercredi 23 novembre, l’ONG Human Rights Watch (HRW), dénonce le bon train des exactions contre les civils dans plusieurs provinces du pays au Soudan du Sud.

La principale conclusion de ce dernier rapport d’enquête basé sur des centaines de témoignages de victimes, est que depuis la reprise du conflit en juillet dernier, la crise s’est étendue à de nouvelles provinces. Mais selon HRW la communauté internationale n’a toujours rien mis en œuvre pour tenter de stopper les massacres.

Les soldats du gouvernement et les rebelles font régner la terreur dans les villages du Soudan du Sud. Le document publié par l’organisation spécialisée dans la lutte pour les droits de l’homme, Human Rights Watch a d’ailleurs mentionné des dates, des lieux, des noms de victimes assassinées, violées, chassées de chez elles.

HRW précise dans son rapport, une montée des tueries et la croissance des belligérants depuis l’été dernier, « Depuis quelques mois, de nouveaux groupes ethniques se lient à l’opposition de Riek Machar, et en conséquence, les forces gouvernementales mènent des campagnes de contre-insurgence dans des zones civiles. Ils s’en prennent aux groupes ethniques ayant rejoint l’opposition. C’est un peu ce qu’on voit également de la part des forces de l’opposition aujourd’hui qui s’en prennent aux civils dinkas en disant que ce sont des supporteurs du président Salva Kiir et qu’on peut donc s’en prendre à eux », analyse Jonathan Pedneault, chercheur à la division Afrique de Human Rights Watch.

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Les auteurs des crimes restent impunis

Tandis que l’Etat de droit a disparu, les commandants militaires sont laissés tranquilles. « Depuis le début de cette guerre, les belligérants n’ont subi aucune conséquence pour tous ces abus qu’ils ont commis à l’endroit des populations civiles. Les commandants continuent à voyager à l’intérieur du pays, continuent à vivre des vies très luxueuses à Nairobi ou à Kampala sans être touchés par le conflit qu’ils continuent de mener dans le pays. Donc il est important que la communauté internationale envoie des signaux très forts sur le fait que les abus contre les civils d’abord sont inacceptables, mais qu’ils entraînent également des conséquences. », Dénonce  le rapport.

Vue la situation qui prévaut au Soudan du sud, Human Rights Watch recommande des sanctions individuelles et un embargo sur les armes,  « Il va rendre plus difficile l’approvisionnement en munitions et en armes lourdes pour les deux parties », explique Jonathan Pedneault. Quant aux sanctions, elles permettraient de viser « des commandants spécifiques dont on sait qu’ils ont joué un rôle dans les opérations abusives des trois dernières années ». Mais l’ONG américaine insiste surtout sur la mise en place d’un tribunal hybride promis par l’accord de paix de 2015.

Vignikpo Akpéné