Soudan du sud : deux humanitaires du Norwegian Refugee Council (NRC) expulsés

Afriquinfos
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Juba (© 2016 Afriquinfos)- En moins d’une semaine, le Soudan du Sud a expulsé deux humanitaires employés par le Norwegian Refugee Council (NRC), sans donner aucune raison, a annoncé mercredi l’ONG norvégienne.

Après avoir été détenu pendant une journée par les services de sécurité sud-soudanais, le directeur du NRC (soudan du sud) a été expulsé vendredi. Ensuite fût le tour d’un de ses collègues en charge de l‘état de Warrap mardi, a indiqué l’ONG dans un communiqué.

L’organisation humanitaire déplore que « le NRC n’a reçu aucune explication officielle sur les accusations portées à l’encontre de ces deux individus ».

« L’ordre donné à un second membre de notre personnel de direction de partir est inacceptable », a réagi Jan Egeland, le secrétaire-général du NRC, cité dans le communiqué.

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« Sans des assurances des autorités que nous serons en mesure de travailler sans subir d’ingérence, le NRC pourrait être contraint à réévaluer sa capacité à délivrer de l’aide à l‘échelle du Soudan du Sud », a-t-il menacé.

Le Norwegian Refugee Council est présent au Soudan du Sud depuis 2004 et est une des principales ONG opérant dans le pays. Sur les huit premiers mois de l’année 2016, il indique être venu en aide à 658.000 personnes dans tout le pays.

Les expulsions de ces deux humanitaires font suite à celle la semaine passée d’un journaliste américain travaillant pour l’agence américaine Associated Press (AP), jugé trop critique à l‘égard du gouvernement.

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile provoquée par la rivalité entre le président Salva Kiir et l’ancien vice-président Riek Machar qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés.

Des experts de l’ONU ont rapporté au début du mois qu’un “nettoyage ethnique” était en cours dans plusieurs régions du Soudan du sud.

A la mi-novembre, le conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide, Adama Dieng, avait affirmé devant le Conseil de sécurité avoir vu dans le pays « tous les signes qui montrent que la haine ethnique et le ciblage des civils peuvent déboucher sur un génocide si rien n’est fait pour l’empêcher ».