La Tunisie se dote d’une «stratégie nationale de lutte contre le terrorisme», pour quelle efficacité?

Afriquinfos
4 Min de Lecture

TUNIS (Afrinquinfos 2016) – Deux jours après avoir subi une attaque de l’Etat islamique, les autorités tunisiennes viennent de prendre des mesures pour contrer la recrudescence de violences commises sur leur sol. Ainsi, le Conseil de sécurité nationale tunisien a adopté une «stratégie de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme».

C’est le chef de l’Etat tunisien en personne qui préside le Conseil de sécurité nationale au sein duquel on retrouve les ministres de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice. Il regroupe aussi Youssef Chahed, chef du Gouvernement et les hauts cadres sécuritaires. La nouvelle «stratégie nationale» qui  a été examinée avant d’être adoptée, s’articule autour de quatre (04) principaux points. Il s’agit, selon le communiqué de la Présidence de la prévention, la protection, les poursuites (judiciaires) et la riposte. Le texte a été également porté à la connaissance de la société civile tunisienne lors de son élaboration.

Cette mesure est la conséquence du meurtre d’un militaire tunisien. L’assassinat a été revendiqué par les jihadistes de l’EI. «Un soldat tunisien a été assassiné à son domicile hier aux mains de combattants de l’Etat islamique au Mont Mghilla à Kasserine» (centre), avait rapporté Amaq, l’agence de propagande de l’organisation terroriste.  A cela s’ajoutent d’autres crimes déjà commis par l’Etat islamique sur le sol tunisien. En 2015, le pays a été la cible de trois attentats. Le musée Bardot, une plage de la ville de Sousse, un bus du convoi sécuritaire présidentiel attaqué (on a enregistré 77 morts) sont entre autres les actes odieux commis par le mouvement terroriste dans sa spirale infernale de crimes contre l’humanité.

La Tunisie au creux de la vague

- Advertisement -

De plus, en mars dernier, des attaques simultanées (toujours revendiquées par l’EI) avaient été perpétrées contre des installations sécuritaires de Ben Guerdane à la frontière avec la Libye. Le bilan officiel avait établi que treize (13) membres des forces de l’ordre et sept (07) civils ont péri dans ces attaques. Parallèlement, au moins 55 extrémistes ont été tués dans la riposte sécuritaire menée par l’armée tunisienne. Ce qui avait amené les autorités à affirmer avoir déjoué une tentative de créer «un émirat de l’EI» en Tunisie.

Mais, visiblement le relevé macabre ne s’arrêtera pas visiblement de si tôt. Puisque le pays est dans la ligne de mire de Daesh qui semble y trouver un repaire pour ces actes terroristes, surtout  à la périphérie de Mont Mghilla où il semble construire une forteresse de repli stratégique pour perpétrer des attaques sporadiques en Tunisie.

C’est dire que la menace est réelle pour cet Etat qui vient de sortir d’une longue période de dictature de l’ex-président Ben Ali.

L’état d’urgence est toujours en vigueur en Tunisie depuis près d’un an à la suite de l’attaque du convoi de la sécurité présidentielle. Depuis la révolution de 2011, des actes terroristes y sont souvent commis par des jihadistes se revendiquant de l’Etat islamique ou d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Anani  GALLEY