Indépendance du Sahara occidental : aucune option n’est écartée selon le chef du front polisario

Afriquinfos
5 Min de Lecture

Tindouf (© 2017 Afriquinfos) – « Toutes les options restent ouvertes » au Sahara occidental après l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA), a déclaré le chef du mouvement indépendantiste sahraoui Polisario, qui espère une relance des négociations.

Nous penchons toujours pour la ‘‘voie pacifique” pour résoudre le conflit, a affirmé Brahim Ghali dans un entretien accordé dans un camp de réfugiés sahraoui à Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie.

Nous sommes un peuple pacifique qui a patienté durant 26 ans pour une résolution pacifique du conflit. Nous avons collaboré de bonne foi avec l’Organisation des Nations unies pour l’aider à parachever son mandat dans les territoires. A déclaré Brahim Ghali, secrétaire général du Front Polisario.

En même temps, nous nous préparons à toutes les options. Mais on préfère toujours et on a toujours tendance à opter pour une solution pacifique

- Advertisement -

Pour lui, l’entrée du Maroc dans l’Union africaine, après 33 ans d’absence pourrait ouvrir la voie aux négociations; les deux parties étant membres de l’organisation panafricaine.

Une intervention armée

Toutefois, le secrétaire général du Front Polisario n’exclut pas la possibilité d’une éventuelle reprise de la lutte armée.

En même temps, nous nous préparons à toutes les options. Mais on préfère toujours et on a toujours tendance à opter pour une solution pacifique. A-t-il ajouté.

Brahim Ghali critique en particulier la France, qui est « malheureusement responsable du prolongement des souffrances du peuple sahraoui ». Car, selon lui, « la France a entravé la mise en place du processus onusien, menaçant d’utiliser son droit de veto contre toute résolution du Conseil de sécurité condamnant les violations marocaines systématiques des droits de l’Homme de la population sahraouie ».

La France a fait perdurer les souffrances du peuple sahraoui pendant plus de 26 ans. Nous attendions une autre attitude de la France et continuons à espérer qu’elle se réconcilie avec les principes de l‘État français. A conclu le secrétaire général du Front Polisario.

Une mission de l’ONU, la Minurso, est déployée au Sahara occidental depuis 1991 pour surveiller le cessez-le-feu et organiser le référendum d’autodétermination qui tranchera sur le statut de ce territoire.

Le dit référendum prévu par l’ONU a été constamment repoussé depuis 1992 en raison de désaccords continus sur la composition du corps électoral. Le Polisario revendique l’indépendance alors que Rabat propose une autonomie sous sa souveraineté.

Le Maroc ne « reconnaîtra jamais » la République sahraouie, selon le gouvernement

Le Maroc, qui vient de faire son retour à l’Union africaine (UA), ne “reconnaîtra jamais” la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a déclaré à la presse le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères.

« Non seulement le Maroc ne reconnaît pas et ne reconnaîtra jamais cette entité fantoche mais il redoublera d’efforts pour que la petite minorité de pays, notamment africains, qui la reconnaissent encore, fassent évoluer leur position dans le sens de la légalité internationale et des réalités géopolitiques », a affirmé Nasser Bourita dans un entretien dimanche avec le site d’info en ligne Le Desk.

Le retour du Maroc au sein de l’UA “ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara” occidental, a souligné M. Bourita, cheville ouvrière de la diplomatie marocaine.

Le Polisario et ses alliés affirment que le retour du Maroc au sein de l’UA vaut une reconnaissance des frontières de la RASD.

« Il s’agit d’un non-sens du point de vue du droit international et de la pratique des Etats », a rétorqué M. Bourita selon lequel la reconnaissance d’un pays “est un acte libre, éminemment souverain” de la part d’un Etat.

« Le fait pour un Etat de siéger dans une enceinte internationale en présence d’une entité non reconnue, ne peut impliquer une reconnaissance par lui de cette entité », explique-t-il.

Le royaume avait quitté l’organisation en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique, proclamée par le Front Polisario au Sahara occidental, un territoire que Rabat contrôle dans sa grande majorité et considère comme sien.

Innocente Nice